Les mois d’août et septembre ont été riches en naissances à KerLA, puisque 10 crias ont pointé le bout de leur nez pendant cette période, avec une majorité de filles, en plus 🙂
Des naissances sans problèmes majeurs, à la différence des gros soucis de première partie de saison (que je constate d’ailleurs depuis 3 ans).
Ce qui conforte ma décision de reporter désormais les mise-bas à cette période août-septembre, et à ne commencer les saillies que vers le 10 septembre.
Comment expliquer cette situation ? (qui n’est pas forcément identique chez tous les éleveurs, chacun doit analyser avec ses contraintes d’élevage, ses types de sol et de gestion du troupeau).
– au printemps, la météo anormalement chaude des dernières années a rendu les fins de gestation difficiles à supporter pour les femelles en toison.
– la tonte (début mai ici) est une épreuve également pour une femelle sur le point de mettre bas : risque d’entraîner un déclenchement prématuré, avec dystocie (j’ai eu le cas cette année).
– mais si j’attends la mise-bas pour tondre (ce que je fais le plus souvent maintenant, puisque je peux tondre moi-même) les futures mamans mal à l’aise avec leur épaisse toison se roulent avec excès dans un sol devenu poussiéreux (argile ici, qui incite aux roulades), ce qui implique une hausse hallucinante des torsions utérines, des dystocies (mauvaise présentation du cria) et des prématurés : jamais je n’en avais eu autant que cette année !
– ces roulades dangereuses car excessives continuent d’ailleurs pendant les longues journées de canicule si difficiles à supporter pour les gestantes, même avec ombre et fraîcheur à disposition, et les soucis de dystocie grave ont continué jusqu’à fin juillet cette année.
– la canicule a des effets délétères sur le cria nouveau-né (apathie, problème pour téter) et parfois sur le lait de la maman : j’ai eu un cas rarissime où l’extrême chaleur a déshydraté le colostrum dans les canaux des trayons, le rendant filandreux et imbuvable pour le cria 🙁 Jamais je n’avais eu autant à complémenter en colostrum (par traite de la mère ou colostrum de chèvre) !
Donc à l’exception de 6 femelles qui mettront bas en avril et mai 2023, toutes les autres ne me feront un cria qu’en fin de saison l’an prochain.
Je n’ai commencé la 2e période des saillies que le 9 septembre, je vais continuer présentations et vérifications jusqu’à fin octobre, ce qui me fera des naissances entre mi-août et fin septembre 🙂
Et un décalage n’est pas forcément à prévoir pour les années à venir, car les gestations de fin de saison sont en général plus courtes que celles de début ou milieu de saison : à une exception près; les 8 dernières gestations de cette année ont duré à peine 11 mois, et moins de 11 mois dans 3 cas !
Mes crias de fin de saison sont tous en super forme, et surtout je trouve que les mamans ont pris beaucoup, beaucoup moins dur pendant leur fin de gestation, qu’elles se remettent aussi beaucoup plus vite et perdent moins d’état pendant la lactation que lors d’une canicule estivale.