Concours de Brive

Pour la première fois depuis des années j’ai eu la possibilité de me rendre sur un concours, et d’y amener quelques alpagas.
Merci à Juliette et Pierre-Laurent d’avoir proposé de garder ma ferme pour que je puisse m’absenter.

Une belle expérience, ce concours sous la halle Georges Brassens, en plein centre de Brive-la-Gaillarde : plus de 100 alpagas, beaucoup de monde, un juge australien spécialiste de la laine, plein d’éleveurs…
L’occasion de se retrouver, se rencontrer, mettre des visages sur des noms, échanger, découvrir…
C’est à la fois passionnant, exaltant, et stressant.
Présenter nos alpagas, fruits de notre travail acharné, bien les classer, avoir les avis positifs du juge sur la qualité de nos animaux, ce sont des moments qui boostent et donnent envie de poursuivre les efforts 🙂

Seul bémol à ce type de manifestations : le comportement parfois intolérable et stupide des visiteurs avec les alpagas, qu’il est difficile de protéger correctement des contacts et des gestes débiles dans des parcs trop accessibles au public (comme ces abrutis qui trouvaient amusant de porter leurs chiens au-dessus des barrières pour leur faire toucher les alpagas, de déposer leurs gamins dans les parcs, ou ceux qui présentent n’importe quoi à manger aux animaux…)
Pour ma part j’avais réservé trois emplacements : c’est un coût élevé, mais ça m’a permis, en réorganisant les barrières pour former un espace unique, d’offrir à mes loulous suffisamment d’espace pour échapper aux mains baladeuses en se regroupant au centre de leur parc, que j’avais entouré d’un brise-vue pour leur donner un peu de calme visuel.

Education

Dans les élevages sérieux, tous les jeunes alpagas sont systématiquement éduqués au licol et à la marche en longe après le sevrage, qu’ils restent dans l’élevage ou qu’ils soient destinés à la vente.
C’est indispensable pour poser les bases de bonnes manipulations, et peut être très utile dans des situations d’urgence (pour amener un alpaga chez le vétérinaire, par exemple, ou pour rattraper un animal égaré).
Et acheter des animaux éduqués devrait être une exigence de base du propriétaire néophyte (qui hélas ne regarde souvent que le prix, qui doit être le plus bas  possible, sans se préoccuper de la qualité des soins ou de l’éducation donnés par l’éleveur).

Et à l’occasion d’un concours, évidemment, on peaufine l’éducation des heureux élus pour les préparer à l’événement 🙂
Ici travail au licol avec mes jeunes mâles Vulcain et Zéphyr, et mes jeunes femelles Thalie et Tornade.

 

Première naissance 2023

Mercredi 28 mars, en début d’après-midi, une adorable petite Alouette est venue annoncer le printemps 🙂
Maman Saïga, primipare, prévue pour mi-avril, a décidé qu’il était temps de se libérer de son fardeau à seulement 10 mois et 22 jours de gestation !
Avec juste un peu d’aide de ma part pour faciliter le passage de la tête du cria, elle a donné naissance à cette jolie fille de Cerbère, toute blanche et toute petite (4.3kg, une crevette), mais déjà très fière comme papa, avec des aplombs impeccables.

C’est seulement la 4e fois en 12 années d’élevage que ma saison de naissances commence avec une fille, je vais prendre ça pour un bon présage sur le ratio mâles/femelles en 2023 😉

Salon de Brive-la-Gaillarde

Le week-end des 15 et 16 avril, l’Association Royal Alpaga, basée en Corrèze, organise un Salon des Alpagas avec concours d’alpagas et de toisons, et divers stands autour des activités avec nos chers petits camélidés (laine, médiation).

Pour la première fois, grâce à la gentillesse d’une collègue éleveuse qui va venir s’installer sur la ferme avec son mari pour surveiller tout mon petit monde pendant mon absence, je vais pouvoir m’absenter pendant les 2 jours 1/2 nécessaires pour participer à cet événément ! Et  présenter quelques jeunes alpagas au concours 🙂
C’est une super occasion d’évaluer la qualité des animaux et d’orienter les prochaines décisions d’élevage en fonction des observations du juge sur mes crias 2022.

C’est toute une organisation de partir au loin avec les alpagas, et cela implique des frais élevés : route, inscription des animaux, et hébergement sur place.
Il faut aussi se plier à des contraintes sanitaires assez lourdes et coûteuses : visite vétérinaire de santé (ce qui est tout à fait normal), tests sanguins pour vérifier l’absence de Brucellose et de BVD, deux maladies bactériennes bovines qui ont un impact potentiel sérieux sur un élevage (donc ces demandes sont cohérentes, bien qu’on n’ait jamais connu de cas sur le territoire français chez les alpagas).
Mais le test le plus contraignant et stressant est l’obligation, cette année, du test de la tuberculose bovine.
Autant les 2 autres tests sont des analyses de sang en PCR, donc avec un risque infime d’erreur de résultat et de faux positif notamment, autant il est de notoriété publique dans le monde de l’alpaga et dans l’administration vétérinaire que le test tuberculinique cutané conçu pour les bovins n’est ni adapté ni fiable pour les alpagas ! C’est pour cette raison qu’il n’était quasiment jamais demandé les années passées. Mais avec son sacro-saint principe de précaution porté au plus haut, l’Europe a décrété l’obligation de ce test pour les concours et les exportations d’alpagas, ce qui fait rire jaune quand on connaît le trafic qui règne dans le monde de l’alpaga, entre les maquignons qui importent et exportent en douce et le vaste marché noir d’alpagas et lamas entre particuliers et éleveurs amateurs…
Or ce test bTB suspend au-dessus de la tête du propriétaire et éleveur une terrible épée de Damoclès : le risque toujours possible du faux positif, avec ses épouvantables conséquences… Dans le monde bovin, un seul animal positif, et c’est l’abattage de l’intégralité du cheptel…  Que se passerait-il avec nos alpagas ? Peut-on seulement imaginer cela ?
Pour cette seule raison, du fait de l’absurdité de la situation (imposer un test non fiable et inadapté) et du risque du faux positif dramatique, certains éleveurs préfèrent s’abstenir de participer. Et j’avoue que j’ai sérieusement songé moi aussi à ne pas inscrire mes animaux quand j’ai appris cette obligation nouvelle.
Si ce n’était pas pour moi une occasion rarissime et inespérée de pouvoir présenter des animaux, je me serais volontiers évité un tel stress…

Les départs de l’hiver

Être éleveur, c’est vendre pour vivre, donc il est inévitable que, régulièrement, au fil de l’année, des alpagas quittent l’élevage pour un nouveau lieu de vie.
Ce n’est pas toujours facile, chaque départ est compliqué à assumer, même si je sélectionne avec soin mes acheteurs en posant des conditions à l’accueil de mes animaux (ne jamais les faire vivre en solitaire, ni en troupeau mixte mâle/femelle ni mélangés à d’autres espèces animales), et si je m’assure que le nouveau propriétaire a de bonnes connaissances de base.
Mais avec ces animaux à la personnalité unique et attachante, des liens très forts se forment, et c’est parfois un déchirement d’en voir partir certains…

Ils vont le plus souvent chez des éleveurs, parfois chez des particuliers, mais dans tous les cas j’assure conseils et suivi permanent après la vente.

Plusieurs alpagas ont rejoint ces derniers mois leur nouvelle maison et leurs nouvelles familles à 2 jambes et à 4 pattes…

Petite PERLE, qui a accumulé les soucis lors de ses mise-bas, est partie rejoindre 3 copines pour une vie de loisir chez Sylvie dans la Nièvre.

En 2022, mes adorables Pitchoune et Perle ont été accueillies en 2022 dans de super familles qui se sont engagées à ne plus jamais les faire reproduire suite à leurs soucis de mise-bas.

En janvier dernier, ce sont 3 de mes très belles reproductrices que j’ai orientées vers une vie de loisir : Kaplani, Giroflée et Nacarat ont rejoint ensemble une nouvelle villégiature dans la Manche, et ce sympathique trio savoure désormais une vie sereine de jeunes retraitées (à 8 et 9 ans, elles ont de belles années devant elles à faire des balades et à se faire chouchouter !)

Et bientôt c’est Qolyma la polissonne qui rejoindra un groupe de copines pour une vie de loisir en Normandie.

Côté élevage, 2 de mes étalons sont partis officier dans d’autres élevages : mon beau gris Panache chez Juliette dans la Manche, et mon appaloosa Sylvester chez Aurélia dans l’Aveyron :

PANACHE, parti comme reproducteur et comme médiateur chez Juliette dans la Manche

Sylvester parti chez Aurélia en Aveyron ajouter de la couleur à son cheptel déjà très coloré

 

 

 

 

 

 

 

THOR et TANGO apprennent à monter dans le camion… THOR n’en a pas vraiment envie… 🙂

Et 2 jeunes mâles de 18 mois, Thor et Tango, viennent de partir pour une future carrière en Ariège !

Plusieurs femelles reproductrices et jeunes femelles prometteuses ont également rejoint des élevages bien loin de la Mayenne :
– Théïa et Tusya en Haute-Loire (merci à Salomé des Alpagas du Gévaudan)
– Quirina et Hilda en Aveyron (merci à Aurélia de la ferme des Andes)
– Prana, Prunelle et Uxane en Ariège (merci à Stéphanie des Camélidés du Barrydabail)

PRUNELLE et PRANA, gestantes, sur le départ pour l’Ariège. Une remise au licol qui ne plait que moyennement à ces dames.

Ma splendide petite UXANE, un amour sur pattes. Très, très dur de la voir partir, je m’y suis attachée comme rarement 🙁 Mais elle va dans un chouette élevage.

Merci à tous ceux qui me font confiance pour accueillir mes animaux, et qui me font le plaisir de me donner des nouvelles régulièrement 🙂

 

Nouvelles…

Je crois que depuis que j’ai créé ce site, c’est mon record : 2 mois et 10 jours sans publier d’actualités  !
Difficile de me rattraper en donnant pêle-mêle des nouvelles de l’élevage, ça va faire un peu brouillon tout ça, alors je vais faire plusieurs posts 😉

Beaucoup de choses en cette fin d’hiver, gestion de la ferme, remise en question personnelle, inquiétudes de santé, solitude face aux soucis du quotidien, le tout dans un contexte général bien perturbé… Difficile de se projeter dans les mois à venir, mais il faut aller de l’avant.

Fabrication d’un portail coulissant dans une des écuries

Comme à chaque fin d’hiver je me demande où est passé ce temps disponible qu’on est supposés pouvoir trouver pendant la morte saison pour rattraper les travaux en retard…
Certes la vie de l’élevage ronronne pendant l’hiver, les stages et les visites sont suspendus, pas de saillies ni de naissances à gérer, mais le travail ne manque pas pour autant : soins aux animaux, sevrage et éducation des jeunes, entretien quotidien des écuries, travaux d’amélioration des bâtiments et remise en état des clôtures (qui fatiguent sérieusement après plus de 10 années de bons services), travail de la laine, gestion administrative (toujours plus lourde)…
C’est aussi le départ des animaux vendus, la préparation des stages et la gestion des inscriptions, les devis, les commandes à passer, les nombreuses demandes d’aide et/ou de renseignements…
Bref ça ne s’arrête jamais, et en réalité ce n’est pas pour me déplaire, même si parfois j’aimerais pouvoir faire un petit break d’un ou deux jours, ou tout simplement pouvoir consacrer quelques heures de temps en temps à la lecture sans avoir la sensation de manquer à mes devoirs !  🙂