Tonte cria

La tonte cria est une pratique courante dans beaucoup d’élevages.
Il s’agit d’effectuer une tonte précoce sur les crias du printemps ou de l’été, parfois dès leurs 15 jours. Elle peut être complète, ou ne concerner que le « manteau », c’est-à-dire le dos et les flancs.
Après mi-août, tondre un cria devient plus problématique, car le poil doit repousser suffisamment pour le protéger en cas d’automne humide et venteux.
Et donc bien sûr, pas de tonte pour les crias de l’automne.

Le premier objectif est le souci d’obtenir par la suite une première toison de meilleure qualité et surtout plus facile à trier : les crias naissent en effet avec des fibres déjà assez longues, qui ont baigné dans le liquide amniotique, donc leurs extrémités sont un peu « brûlées » et surtout crochues comme du velcro. Les débris végétaux vont donc s’accumuler, et la première toison sera une véritable galère à trier, avec une perte de fibre pour la transformation qui peut atteindre plus de la moitié du poids de la toison.

Mais l’autre objectif (qui est pour moi le principal) est de permettre aux crias d’être plus à l’aise et de ne pas risquer de stress de chaleur si l’été amène des pics caniculaires comme cette année (surtout quand ils sont nés en tout début de printemps et ont déjà plusieurs mois, une couleur foncée et une bonne densité de fibre quand la chaleur s’invite)..
Une fois tondus, ils retrouvent une circulation d’air indispensable à leur bonne régulation thermique, en particulier sous le ventre, au niveau des aisselles et de l’aine, et ils ont moins l’effet cocotte-minute lié à la densité de fibre, accentué quand l’air se sature d’humidité – comme lors d’un orage.
Je n’avais pas fait de tonte cria depuis 3 ans, ayant eu très peu de crias nés au printemps ces derniers temps, mais cette année j’ai constaté que mes deux petites femelles foncées nées fin février et début mai prenaient dur lors des fortes températures de fin juin- début juillet, et j’ai préféré ne pas prendre de risque et les tondre fin juillet.

Petite Circé, passée la première sous ma tondeuse (parce qu’à 5 mois c’était elle qui en avait le plus besoin) a une coupe assez affreuse, je l’avoue honteusement : j’avais un souci de peigne mal affuté, et je n’ai pas voulu en changer pendant sa tonte pour ne pas perdre de temps et trop la stresser. Mais elle ne m’en veut pas trop je crois, elle se sent quand même beaucoup mieux 😉
Et pour les autres, une fois le peigne changé et le geste retrouvé (on stresse toujours un peu à passer cette grosse machine bruyante sur ces petits bouts), je suis plutôt contente de mon travail, et ils ont l’air très à l’aise à présent 🙂

Maelström, suite

J’ai réfléchi pendant quelques jours sur la suite à adopter après la publication sur Instagram le 5 août dernier de la violente attaque diffamatoire contre ma personne et contre mes pratiques d’éleveur.
J’ai d’abord opté pour l’apaisement et l’échange en privé avec l’auteur de cette honteuse publication.
J’ai aussi discuté avec pas mal de monde à ce sujet (le dépôt de plainte est le conseil qui m’est le plus revenu, je vais dans un premier temps consulter mon service juridique pour réfléchir à une éventuelle suite à donner).
Hier samedi soir j’ai publié un post sur Instagram et sur ma page d’élevage Facebook pour mentionner cette story, car il m’était insupportable de penser que des centaines de personnes ont pu voir passer ces calomnies sur leur mur Instagram. Ceux qui me connaissent savent qu’il s’agit de mensonges, mais les autres ?
Mentez, calomniez, il en restera toujours quelque chose… Et ça c’est intolérable.

La virulence dans les échanges ne me gène pas : avoir des vues différentes, des désaccords marqués, voire s’engueuler, c’est acceptable tant que les critiques et arguments sont FONDÉS.
J’utilise depuis 2013 mon blog pour parler de mon élevage, mais aussi exprimer mon ressenti du monde de l’alpaga et mes opinions sur ce qui s’y passe : ce que j’écris ne plaît pas toujours à tout le monde, c’est la règle de la libre expression, la limite à celle-ci étant de baser toute réflexion et avis sur des faits avérés et non sur des mensonges et de ne jamais sombrer dans la diffamation personnelle (et je ne pense pas qu’on puisse me prendre en défaut là-dessus).
Qu’une opinion exprimée ne plaise pas, c’est normal, j’accepte parfaitement qu’on prenne le contrepied d’un article qui n’a pas plu, parce qu’une opinion passe forcément par le prisme de la réflexion personnelle et donc peut aboutir à des conclusions différentes de celle d’une autre personne.Il suffisait d’échanger, d’ailleurs ce monsieur a reçu un mail de ma part lui posant des questions, et me répondre de la même manière en privé aurait été beaucoup plus judicieux et constructif.
Je précise que les lignes qui ont déplu à ce monsieur dans mon article « maelström » respectent les règles de la libre expression et sont fondées sur des faits EXACTS, que cela lui plaise ou non.
En revanche la diffamation publique via une story comme la sienne est punissable par la loi.

Hier sur mes post FB et Instagram évoquant cette histoire, je n’ai pas voulu publier la story ni nommer son auteur, pour ne pas créer de polémique publique inutile, car le monde de l’alpaga va déjà assez mal. Mais ça m’a fait chaud au coeur de voir le nombre de réactions et de messages de soutien à mon post Facebook, je vous remercie tous très sincèrement.
Mais ici je suis sur mon site, sur mon blog, le lisent uniquement ceux qui viennent sur mes pages et s’y intéressent, qui veulent s’assurer que je suis un éleveur digne de confiance, alors pour ma tranquillité d’esprit et pour calmer le bouillonnement de colère qui reprend en moi de temps en temps, j’ai besoin de partager, de ne pas masquer ces ignominies qui ont circulé sur mon compte. Pourquoi le ferais-je, pourquoi est-ce que je protègerais l’anonymat de ce monsieur qui n’a pas hésité à dégrader publiquement ma personne et ma réputation ?
Si la partie attaque personnelle, ignoble, que je ne publie pas ici, ne me touche pas venant de cette personne, en revanche je ne digère pas l’attaque contre ma probité d’éleveur, qui me met hors de moi et que je vous livre ci-dessous.
Amis éleveurs (pas forcément d’alpagas, d’ailleurs), imaginez lire l’équivalent sur un réseau social au sujet de vous et de votre travail, comment réagiriez-vous ?

Ce monsieur, avec lequel d’ailleurs j’ai eu par le passé de très bonnes relations, savait parfaitement qu’il publiait des calomnies (il connaît très bien mon élevage, je l’ai accueilli ici), mais c’était justement son but : me montrer sa capacité à me détruire par n’importe quel moyen si je continue à m’exprimer librement.
Ça l’a peut-être un peu embêté (j’ose l’espérer, je suis naïve) que la story reste en ligne toute la journée, car il m’avait taggée en la publiant, sans doute pour que j’en prenne connaissance rapidement, me faire réagir, et la supprimer une fois le résultat escompté obtenu. Mais étant en stage je n’ai pas pris connaissance de la notification avant le soir. Sidérée, je n’ai pas trouvé d’autre réponse à donner qu’un smiley « applaudissements », dont on devine le haut sur la capture (parce que pour oser une telle bassesse, il faut vraiment être fort). La story a alors été immédiatement supprimée, j’ai juste eu le temps de faire mes captures d’écran, heureusement.
Mais qu’elle soit restée en ligne 1 heure ou 8 heures, le résultat est le même, aussi vil que gratuit. Je ne pensais pas ce monsieur capable d’une telle bassesse. Au moins maintenant il n’y a plus de faux-semblants !

Une petite note pour finir : c’est facile pour le moment de respecter TOUTES les lois, comme écrit sur la story, quand on sait qu’il n’y a actuellement aucune loi spécifique concernant les petits camélidés et que c’est la grande pagaille !
En revanche avoir une éthique d’élevage rigoureuse basée sur une connaissance solide des particularités des lamas et alpagas, ce n’est pas une loi (un jour peut-être, on peut l’espérer), mais c’est du bon sens et des compétences d’éleveur soucieux du bien-être animal. Et c’est le but de mon combat depuis longtemps.

Ne vous étonnez pas : je republie juste après sur mon site un article sur mes jolis petits alpagas (ceux que je maltraite tant, vous savez) : ainsi ce présent article n’apparaîtra pas sous chaque page, je préfère ça pour pouvoir mettre cette sale histoire de côté et passer à autre chose, même si je n’oublie rien pour autant, et que je ne pardonne surtout pas.

Un nouveau départ

Comme évoqué dans mon message précédent, l’évolution actuelle du petit monde de l’alpaga en France me déçoit profondément et ne correspond en rien à mes aspirations et à mes attentes pour nos chers alpagas. Je n’ai plus envie de faire naître des alpagas pour les vendre et leur proposer des destins où l’éthique risque d’être de plus en plus absente.
Les jours et semaines qui passent me confortent donc dans ma décision, prise en cours d’année dernière, de réduire l’élevage progressivement, pour cesser probablement d’ici 2 ou 3 ans maximum (déjà cette année je suis descendue à une douzaine de naissances).
Franchement, j’ai envie par moment de tout laisser tomber, de tout vendre. Et puis quand je me retrouve au milieu de mes animaux, ces incroyables ondes de sérénité qu’ils transmettent me donnent un nouvel élan et renforcent ma conviction de continuer à me battre pour eux, pour partager et contribuer à développer les connaissances nécessaires à leur bien-être, hélas trop peu comprises. Continuer à élever n’est pas nécessaire pour cela.

Pas mal d’alpagas ont donc déjà quitté la ferme au cours de 2025, tous partis dans de bonnes maisons.
Le dernier en date, mon beau mâle reproducteur Samouraï, à la fibre d’une qualité remarquable, a rejoint fin juillet un petit élevage sérieux en Gironde, qui a déjà accueilli ma jolie Alouette l’an passé.
Merci Laetitia de ta confiance, je te souhaite de beaux crias à la fibre ultra-fine, dense et crimpée comme Samouraï, sans oublier son caractère super sympa.

D’autres mâles reproducteurs seront proposés à la vente cet automne, ou pour le printemps 2026, ainsi que de bonnes femelles reproductrices, gestantes ou non.

Maelström

Le milieu des petits camélidés est pas mal secoué depuis quelques mois.
Ce n’est pas inutile que les choses bougent : nous avons besoin de faire connaître et reconnaître notre filière, nos animaux, leurs particularités et leurs besoins, et de travailler à améliorer leur bien-être tellement peu respecté hélas, par manque de connaissances et de compétences de trop nombreux acteurs de ce petit monde des lamas et alpagas.

Mais hélas tout ne va pas dans le bon sens actuellement, loin de là : comme dans bien des domaines, des minorités agissantes peuvent imposer leurs vues au nom de tous, pour peu qu’elles aient le bras long, des contacts, des financements et surtout une absence totale de scrupules et parfois aussi de bon sens 🙁
Nota bene du 6 août : la phrase qui précède m’a valu d’être violemment attaquée publiquement et diffamée dans une story instagram calomnieuse jeudi 5 août, attaquant ma personne et mon élevage avec une bassesse stupéfiante qui mériterait un dépôt de plainte.
Moi, je publie ici sur mon blog personnel, accessible aux lecteurs qui recherchent des infos sur mon site, pas balancé sur un réseau social aux yeux de tous.
J’y exprime une opinion personnelle et professionnelle sur la situation de la filière alpaga en France et sur la création d’un syndicat dont je réprouve les méthodes, qui pour moi ne représente pas ma profession. Je ne nomme personne et j’ai parfaitement le droit d’être en désaccord total avec ce groupement, de le dire et de le justifier avec mon ressenti de la situation.
Non seulement le monde de l’alpaga va mal, mais en plus on découvre qu’une censure violente se met en place ! (tiens, pour calmer le jeu, j’ai barré l’adjectif « totale » pour qualifier l’absence de scrupules… malgré ce que démontre ce post instagram ignoble). 

En ce premier semestre agité, donc, deux entités ont vu le jour pour travailler à la structuration et à la reconnaissance de la filière des petits camélidés, avec cependant des objectifs bien différents et hélas sur bien des points incompatibles :

– au printemps a émergé un Syndicat des métiers de l’alpaga, bien peu représentatif mais prétendant dès sa création parler au nom de tous les acteurs de la filière. J’ai d’ailleurs dans un premier temps soutenu ce projet et je devais m’y impliquer, car j’ai toujours considéré indispensable de nous organiser en groupement d’éleveurs pour pouvoir nous faire entendre de l’administration et du ministère. Mais j’ai pris totalement mes distances quand, lors du Salon de l’Agriculture, les initiateurs du Syndicat ont opéré un rapprochement enthousiaste avec les représentants du monde des grands camélidés, tous s’accordant à parler d’une même voix pour regrouper grands et petits camélidés dans un même registre et vers un destin commun.
Je ne vais pas développer ici, c’est un sujet trop complexe, mais pour résumer, comme de nombreux éleveurs et détenteurs, je m’oppose totalement à toute association, de près comme de loin, des petits et des grands camélidés : ils sont certes de la même famille, avec un ancêtre commun, mais ils ont évolué sur des continents différents, dans des milieux totalement différents, ils n’ont ni les mêmes particularités anatomiques, physiologiques, sociales, comportementales… Rien ne les rapproche et tout nous pousse à vouloir clairement les dissocier, y compris dès le registre d’élevage, (comme c’est d’ailleurs le cas dans tous les autres pays) !
Nos petits camélidés sont des animaux producteurs de fibre, des animaux de compagnie, de médiation ou d’écotourisme, mais la quasi-totalité des éleveurs et détenteurs refusent l’idée même de leur exploitation pour la viande et toute classification qui pourrait un jour y conduire. Tandis que les grands camélidés s’orientent vers une filière économique bien différente, avec la production de lait qui tôt ou tard, quoi qu’en disent certains, mènera à la viande, et déjà implique une prophylaxie et des normes sanitaires liées à l’alimentation dont nous ne voulons pas pour pouvoir continuer à soigner correctement nos animaux sur le long terme et ne jamais les considérer comme de la viande sur pied qui sera réformée un jour ou l’autre quand on ne pourra plus soigner 🙁

– en ce début d’été, c’est le projet d’une fédération des associations déjà présentes sur le territoire français, lancé en début d’année, qui a abouti : SCAL’LA (Société Centrale Alpagas-Lamas) a vu le jour et fédère 4 associations fondatrices qui représentent un grand nombre de détenteurs, d’éleveurs et d’acteurs de la filière, et a vocation de mettre en avant principalement le bien-être de nos animaux et l’éthique dans l’élevage et dans toutes les activités associées à nos animaux, aussi bien que dans la détention par les particuliers – en excluant bien sûr formellement tout ce qui peut nuire à leur intégrité, et donc par là-même leur utilisation pour la consommation.

Je consacrerai une page très prochainement à cette toute jeune Fédération dans laquelle je m’implique désormais. J’invite tous ceux qui sont soucieux du bien-être des alpagas et lamas à soutenir nos efforts. Il suffit pour cela d’adhérer à une des 4 associations fondatrices (AFLA, Alpaga Attitude, Alpalaine, ALPES), chaque adhérent étant de facto membre de la Fédération (et libre ensuite de s’y impliquer ou non, bien sûr).

Pour la petite histoire, et pour expliquer pourquoi il nous tient tant à coeur de mettre l’éthique en avant : plus le temps passe, plus les éleveurs sont submergés par des demandes absurdes de personnes qui veulent 1 alpaga dans le jardin, ou 1 couple pour avoir un bébé, ou 1 peluche à cajoler, et bien sûr à tout petit prix… Idées véhiculées par les réseaux sociaux déconnectés de la réalité, par la profusion de fermes pédagogiques et zoos présentant des alpagas ou lamas dans des conditions totalement dévoyées de leurs besoins réels, qui favorisent l’imprégnation, et qui créent des situations potentiellement catastrophiques par des ventes indignes (qu’éleveurs et associations doivent ensuite gérer quand ils sont appelés à l’aide par les acheteurs désemparés). C’est inacceptable que cela continue ainsi et que n’importe qui puisse faire reproduire et vendre ces animaux sans le moindre contrôle et souvent sans la moindre connaissance des besoins de l’espèce !
(PS : je précise que je ne mets pas tout le monde dans le même panier, loin de là : il y a des fermes pédagogiques qui font de l’excellent travail et qui méritent vraiment leur qualificatif de « pédagogique », mais hélas elles sont trop minoritaires).

Petite cerise sur le gâteau pour terminer : voici le post publié hier (le 31/07) sur la page professionnelle FB d’un professionnel bien connu du monde des petits camélidés pour ce genre de vente non éthique – dont je masque le nom pour ne pas être accusée de calomnie publique, bien qu’ici ce soit plutôt du domaine de l’assistance à animaux en danger. Et pour satisfaire le clan des pas contents qui défendent leur copain « si injustement attaqué », j’ai même fait un effort, j’ai supprimé les qualificatifs plus durs à l’encontre de ce monsieur – mais je n’en pense pas moins !
Je vous laisse lire les commentaires et vous faire une opinion, car heureusement désormais de plus en plus de personnes osent réagir pour sensibiliser le public à l’absence d’éthique de telles annonces.

FOIN 2025

Sur la ferme, le printemps correspond à 2 moments essentiels de la vie de l’élevage : la tonte des alpagas, faite début mai (j’en ai parlé dans mon dernier article), et la fenaison (la récolte du foin), qui se fait…. idéalement quand l’herbe est à point, mais surtout quand la météo est favorable !
Cette année, les températures anormalement élevées et l’absence de pluie depuis début mars ont provoqué une pousse et une épiaison précoce des graminées, mais avec une faible densité de végétation. Il a donc fallu faire le foin le plus tôt possible (dans la 2e quinzaine de mai), et déjà certaines variétés d’herbes étaient trop avancées pour avoir une qualité extra ! Et la faible densité n’a pas permis d’obtenir une grande quantité de foin, ce n’est donc pas une année très favorable.
Heureusement que j’ai réduit mon cheptel, mes besoins en foin ont été réduits eux aussi !

Tout est donc stocké à l’abri depuis fin mai : les 30 rounds faits en « part à 2 » par un agriculteur voisin, et les 500 petites bottes récoltées et rentrées à la sueur de mon front 🙂
Chaque année je me dis que c’est la dernière fois que je fais des petites bottes, et chaque année… j’en fais !Parce que c’est tellement plus pratique ! Malgré les caprices du tracteur (merci le relevage en folie), l’épuisement (il faut avoir récolté du foin en petites bottes de A à Z avec du très vieux matériel pour comprendre !) et le manque de coups de mains (à part Philippe et Arthur, que je remercie vivement d’être toujours fidèles au poste !).
C’est un gros stress en moins une fois que la quantité de foin nécessaire pour tenir une année est faite et rentrée dans de bonnes conditions.
Rendez-vous en mai/juin 2026 pour la prochaine fenaison 😉

TONTE 2025

La tonte 2025 a eu lieu exactement aux mêmes dates que l’an dernier : les 4 et 5 mai, ainsi que 6 mai au matin.
Merci à Pascal, tondeur émérite qui vient à KerLA depuis la création de l’élevage en 2012, et merci aux personnes venues donner un précieux coup de main pour ces journées intenses et essentielles à la vie de l’élevage : deux journées et demi pour tondre 66 alpagas (il me reste mes 4 retraitées à tondre debout, dès que la météo se sera améliorée).
66 alpagas tout graciles et élégants, débarrassés de leur lourde toison et heureux de sentir le soleil sur leur peau et de pouvoir se rouler et se gratter à loisir (ils ne s’en privent pas), bien que les fortes chaleurs se soient arrêtées juste la veille de la tonte : les deux premières nuits, il a même fallu calfeutrer soigneusement tout le monde dans les abris, le vent de nord-est était carrément glacial. Mais pas une goutte d’eau pendant ces journées, ni après, contrairement aux prévisions alarmantes qui m’avaient fait crainte de devoir tondre sous le déluge ! (une galère potentielle, puisqu’il faut que les toisons soient bien sèches pour ne pas être abîmées).

66 alpagas tondus, donc 66 sacs de toisons à trier !
Des jours et des jours de travail en perspective !

Je rappelle que la tonte annuelle est INDISPENSABLE au bien-être des alpagas : sans elle, ils peuvent mourir de stress de chaleur. Leur toison qui ne mue pas est le résultat d’une sélection par l’humain, et ils ne sont plus du tout aptes à vivre à l’état sauvage sans intervention humaine. Renseignez-vous avant de nous abreuver d’injures et de nous enjoindre de relâcher « ces pauvres alpagas » dans leurs montagnes (qu’ils n’ont jamais connues et où ils seraient bien incapables de survie seuls).
Oui la tonte couchée en contention peut apparaître comme une torture quand on regarde les photos. Mais pour récupérer une toison intacte, pour pouvoir faire les dents en toute sécurité, pour éviter au maximum le risque de blessures pour l’animal comme pour le tondeur, et aussi pour pouvoir tondre en un minimum de temps les dizaines d’animaux d’un élevage, il est souvent préférable de coucher les alpagas. Faite avec calme, douceur et adresse, la tonte couchée ne représente qu’un stress minimal et bref. Cette année, à KerLA, seuls 3 animaux ont protesté bruyamment (dont 2 femelles âgées coutumières du fait, par principe) ; sur 66 tondus, c’est peu.
Je pratique aussi la tonte debout avec les alpagas, comme je le faisais pour les lamas, mais à vrai dire les mouvements parfois très nerveux de certains animaux, et les risques de blessure qui y sont liés, me font vraiment préférer la tonte couchée.

Nouvelles du printemps

Je crois que j’ai battu mon record depuis la création de ce site en 2014 : presque 3 mois sans écrire un article dans les Actualités de KerLA !
Pourtant ce début d’année 2025 a été bien chargé en événements de toutes sortes sur la ferme, mais j’ai toujours du mal à penser que mes petites histoires peuvent intéresser, et je néglige la mise à jour du site.

2025, pour moi, c’est une année cruciale puisque j’opère un changement important dans mes perspectives d’élevage.. A l’aube de mes 60 ans, j’ai pris la décision de réduire fortement le cheptel, je ressens le besoin de lever le pied à cause d’un seuil critique de fatigue physique largement dépassé (il est temps d’écouter les signaux d’alerte de santé) ; mais surtout parce que l’avenir qui se profile pour l’élevage de l’alpaga en France est loin de me faire rêver (j’en reparlerai dans le prochain article).
Alors dans ces premiers mois de l’année, ce sont déjà 15 de mes femelles qui sont parties vers d’autres élevage – ou sont sur le point de partir après la tonte de début mai, et 8 de mes mâles (la plupart castrés).
Tout ce petit monde est parti dans de très bonnes maisons : soit chez des éleveurs sérieux, soit chez des personnes nouvelles dans l’alpaga mais qui sont venues se former pour comprendre les particularités de ces animaux et les accueillir dans les meilleures conditions.
Je continuerai donc l’élevage sur des bases beaucoup plus restreintes, pour quelques années, parce que c’est mon métier, et que j’aime ça, malgré les difficultés, et que ça me manquerait de ne plus passer des semaines si stressantes à surveiller les mise-bas toujours imminentes mais qui se font attendre !

Cette année 2025 ne verra donc naître sur l’élevage qu’un nombre très réduit de crias, une dizaine sans doute (pour comparer, ma plus « grosse » année fut 2019, avec 33 naissances, les temps changent !).
Deux très belles petites femelles ont d’ailleurs vu le jour fin février et fin mars : Circé, fille de mon adorable Xéna et du beau Sultan, petite magicienne à la posture très fière et qui promet beaucoup, et Cannelle, petite crevette fauve, fille de ma gentille Tsara et de mon regretté JJ.
Un 3e cria est né fin mars, au beau milieu du stage Soins animé par mon vétérinaire, mais hélas il se présentait par le siège, et cela lui a coûté la vie, malgré la présence de plusieurs vétérinaires sur place. Un moment toujours très difficile à vivre, et ma belle Tosca a mis plusieurs jours à accepter la perte de son cria 🙁

Désormais je compte orienter de plus en plus mon activité vers la formation sur les alpagas et leur fibre, et la découverte du monde de l’alpaga pour le grand public. Oeuvrer pour le bien-être animal devient une de grandes priorités, ça me rend malade de constater qu’avec la popularité croissante de l’alpaga, nombre d’éleveurs piétinent les fondamentaux spécifiques à ces animaux pour vendre ce que les gens souhaitent, quitte à précipiter ces pauvres alpagas dans des conditions de vie totalement inadaptées, avec des risques élevés de soucis de santé et de déviances comportementales.

 

Mes nouveaux auxiliaires

J’avais depuis pas mal d’années le souhait d’accueillir des chiens de protection de troupeau sur la ferme.
Début 2016, mon coeur avait longuement balancé entre accueillir un 2e berger allemand, ou prendre 2 jeunes patous. L’option du berger allemand (mon chien favori) l’avait emporté : mon fidèle Madgik était donc arrivé pour tenir compagnie à ma belle Irka (hélas partie vers les étoiles en octobre dernier).
Mais la vraie raison de ce report du projet de chien de protection est que je tenais à avoir des chiens nés en bergerie, bien sûr, mais surtout des chiens nés au milieu des alpagas, situation encore très rare.
C’est pourquoi quand, au printemps dernier, proposition m’a été faite d’adopter un duo de chiots bergers de Abbruzzes, nés dans l’élevage des alpagas de la Loue, je n’ai pas hésité.

Mes deux ours polaires sont arrivés ici à l’âge de 3 mois et 3 semaines, bien socialisés mais aussi parfaitement habitués au contact des alpagas et à leurs particularités.
Ils se sont adaptés de manière étonnante.
Ce sont des chiens incroyables : autonomes, conscients de leur rôle dès leur plus jeune âge, apprenant très vite, et en même temps  tellement affectueux 🙂

Les alpagas, naturellement effrayés par les chiens, ont mis un certain temps à les accepter : l’introduction doit se faire progressivement et en douceur, mais au fil des semaines la confiance s’est installée.

Bonne Année

Et voilà, une année de plus, 2024 s’est effacée pour laisser la place à 2025…
Les passionnés de numérologie nous diront que nous attaquons une année de fin de cycle (chiffre 9), qui amène un parfum de changement, de renouveau… Je ne peux que l’espérer, parce que pour ma part 2024 ne laisse pas beaucoup de bons souvenirs, et je commence sérieusement à songer à orienter mon activité vers de nouveaux projets…

Pour ne rester que sur l’aspect élevage ou animaux (les aspects personnels n’entrent pas dans le champ de ce blog), le plus compliqué à vivre a été la dramatique période des naissances de septembre : le passage du virus FCO 3 a entraîné de gros soucis en affaiblissant les futures mamans et en touchant les crias in utero :

OREA la nuit du 13 septembre, après son hémorragie utérine : sous lampe chauffante, avec 4 épaisseurs de couvertures et 3 bouillottes. Une température descendue trop bas pour que le thermomètre la capte. Des tremblements à n’en plus finir. Sa survie est un vrai miracle.

– des mise-bas éprouvantes (absence de contractions et de dilatation pour les maman affaiblies par le virus), avec au bilan 1 cria mort-né, 4 autres décédés dans leur première semaine (malgré tous les moyens mis en oeuvre pour les sauver)
– 2 femelles sauvées de justesse mais perdues pour la reproduction : ma belle Qalypso opérée 2 fois (césarienne puis hystérectomie d’urgence), et ma pauvre Oréa victime d’une très grave hémorragie utérine suite aux manipulations du véto pour extraire son cria mort-né (elle a survécu par miracle, après une nuit blanche à la veiller sans y croire).
Donc de gros traumatismes, et plus de 5000€ euros de frais en l’espace de 6 semaines, dans une période déjà bien difficile économiquement 🙁
Autant dire que ça fait réfléchir pour la suite.

Et la fin d’année a hélas été marquée par des départs en série de mes vieux animaux de compagnie :
– ma belle Irka, endormie par le vétérinaire mi-octobre, à l’aube de ses 12 ans. Un vide énorme pour moi et pour son binôme Madgik, mon autre berger allemand.
– ma minette Malaga, âgée de 20 ans 1/2 (elle était née chez moi en juin 2004, tout un pan de vie !), partie la veille de Noël. Tous mes visiteurs et stagiaires la connaissaient bien, c’était un pot de colle avec tout le monde
– mon gros Rouky, adorable matou (castré) rouquin, tout rond, fervent amateur de caresses, parti d’une crise cardiaque à la veille de l’année nouvelle. Il était sur la ferme quand je suis arrivée en 2012. Jeune chat tout fou et câlin, il veillait activement sur la grainetterie aux côtés de son copain Bouboule, bientôt 19 ans, qui, se trouve maintenant bien esseulé 🙁

IRKA (01/01/2013 – 18/10/2024)

MALAGA (2004- 2024)

ROUKY (2010 ou 2011-2024)

 

 

 

Feu le SIRECam :(

Notre association AFLA a reçu début décembre un courrier du Ministère de l’Agriculture nous informant de la disparition pure et simple du registre SIRECam pour début janvier 2025 !
Nous savions depuis longtemps que l’IFCE ne voulait plus gérer ce registre, qui lui avait été imposé contre son gré, et qui était très peu satisfaisant, mais avait au moins le mérite d’exister et de donner une existence légale à nos animaux.
Les éleveurs SÉRIEUX, soucieux de respecter la loi, mais aussi soucieux de la transparence de leur travail, ont dépensé du temps et beaucoup d’argent depuis 2016/2017 pour enregistrer systématiquement leurs animaux…
Argent jeté par la fenêtre, finalement.
Une fois encore le système récompense les personnes qui ont fait preuve de laxisme, qui ont refusé de se mettre en règle et tous ceux qui alimentent le marché parallèle d’animaux non déclarés et vendus dans ces conditions sanitaires souvent précaires !
On peut d’ailleurs voir, ici ou là, sous les posts publiés sur Facebook à ce sujet depuis quelques heures, des smileys « ricanement » de la part de ces personnes qui n’ont pas jugé utile de respecter la loi et se moquent bien de nous maintenant… Quelque part ils ont raison : n’oublions pas que lors d’une réunion en haut lieu, à l’époque de la création du SIRECam, quand les éleveurs qui s’étaient mis en règle rapidement ont protesté contre les reports successifs de l’obligation d’enregistrement, notre interlocuteur avait déjà ricané en disant « vous savez, les premiers de la classe se retrouvent parfois les derniers ».
Leçon bien apprise.
Nous vivons dans un drôle de pays 🙁

Le pire est que le registre national avait été créé en 2016 sous prétexte que l’Europe exigeait un tel registre, et là on nous dit que le SIRECam ne sera pas remplacé parce que l’Europe… n’exige pas de registre national. Bravo !

L’obligation d’identification (par puce ou boucle) reste valide, mais la pose de ces puces ne remontant dans aucun système centralisé, ça ne sert… strictement à rien, sauf peut-être à prouver la propriété d’un animal en cas de vol, et encore ! Il faut dans ce cas prendre soin de faire signer par son vétérinaire un document « maison » lors de la pose de la puce, qui aura une valeur de preuve… ou pas !

On nous informe également dans le courrier que désormais tout détenteur devra tenir un registre de ses animaux, à présenter en cas de contrôle des autorités, et qu’un registre des détenteurs va être créé, mais nous n’avons encore aucune précision à ce sujet.

Hier soir 16 décembre l’AFLA a convié les représentants des autres associations liées aux petits camélidés à une visioconférence pour évoquer la situation et proposer une alternative : nous avons validé à l’unanimité un courrier en réponse à l’Etat, proposant la reconnaissance du LAREU (Llama and Alpaca Registries Europe), qui existe depuis des années, comme registre d’élevage (sa partie génétique est un gros avantage pour les éleveurs) et comme registre de détention.

TRI DES TOISONS

En période hivernale, une fois la nuit tombée et les soins aux animaux terminés, les longues soirées sont propices au travail de la laine : cardage, filage au rouet, mais avant tout au tri des dizaines de sacs de toisons stockés depuis la tonte du printemps.

Les premières séances de tri, à partir de mi-novembre, visent à répondre aux commandes de fin d’année (de plus en plus souvent on me demande des toisons à offrir en cadeau à des fileuses).
Ensuite, soir après soir, parfois jusqu’à très tard dans la nuit, je trie soigneusement la catégorie 1 de chaque toison sur ma petite claie intérieure. Tout est pesé, stocké et listé.

Ce tri est aussi un moment important pour les décisions d’élevage : c’est l’occasion d’examiner en détail la production de chaque animal, la qualité des mèches, leur structure, leur résistance, l’uniformité, la sensation de douceur, la densité… Certes je dispose des informations précieuses de l’analyse de fibre, faite juste après la tonte, mais rien ne remplace le toucher et l’observation pour bien juger une toison et faire les choix de futurs croisements entre mes alpagas pour améliorer encore tel ou tel aspect.

La fibre de 2e catégorie (cuisses, cou, ventre), ensachée séparément à la tonte, est triée sommairement et répartie en grands sacs par couleurs et par qualité. J’y ajoute la catégorie 1 des animaux d’âge dont la fibre n’est plus assez fine à mon goût.
J’ai mon propre classement pour cette 2e catégorie : je trie en 3 qualités distinctes, aux usages différents :
– la « 1,5 » : fibre du cou de 1ère et 2e tonte des bons jeunes, plus courte que celle du manteau, mais aussi fine et intéressante à filer
– la « 2+ » : fibre de qualité insuffisante pour être classée, en « 1 », souvent avec un peu de poil de garde, mais qui peut servir pour des projets nécessitant une fibre plus rustique, comme des chaussettes, et qui est idéale pour le feutrage.
– la « 2-« , que je donne à la demande, pour rembourrage, feutre, travaux manuels divers  (et hélas qui souvent finit avec la 3 au compost, faute de demande)

Adieu IRKA

Il y a tout juste un mois, ma douce et belle IRKA s’est endormie pour toujours, dans mes bras, quelques semaines avant ses 12 ans.
Je n’ai pas trouvé les mots pour en parler avant, c’est une douleur indicible de perdre une compagne de tous les instants.
C’était la plus intelligente et la plus attachante des chiennes. Arrivée ici à l’âge de 2 mois, elle aura accompagné toute l’histoire de mon élevage.
Les photos parleront pour moi.
Adieu ma belle Irka, je ne t’oublierai jamais, et tu manques terriblement aussi à ton copain Madgik.

Brainstorming

Plus de 2 mois sans écrire d’article pour ce blog, une fois encore… La période estivale est rarement propice à passer du temps sur l’ordinateur : seule sur la ferme, j’ai beaucoup trop d’occupations à l’extérieur et avec les animaux du matin au soir…
Mais là, nous ne sommes même pas à fin septembre, et déjà la mauvaise saison pointe son nez, avec pluies intenses et rafales de vent, interdisant certaines activités extérieures…
Où est donc passé l’été ? Il a plu jusqu’à fin juillet (jamais je n’avais fait les foins aussi tard), août a été plus que mitigé avec des variations de temps ahurissantes, et septembre part à l’automne avant la date… La végétation n’a pas arrêté de pousser cette année, et comme je n’utilise absolument aucun traitement sur la ferme, je n’ai pas réussi à suivre pour l’entretien : la cour et les alentours sont envahis d’herbes folles, difficile dans ces conditions de conserver un aspect clean et accueillant pour les visiteurs. Mais je dois l’accepter, je n’ai de toutes façons pas le matériel, le temps et encore moins l’aide suffisante pour remédier à ces détails qui sont bien secondaires au regard des soucis d’élevage.

Cette saison a été compliquée, dans le fil d’une année 2024 pluvieuse et problématique à bien des niveaux. Ces dernières semaines m’ont conduite à un grand brainstorming.
Beaucoup de questions et de remises en cause en cette fin d’été…

Je me suis installée sur cette ferme quasiment à l’abandon début 2012. J’ai développé pas à pas, et seule, un élevage qui tient à peu près la route, me semble-t-il. Mais après bientôt 13 ans, beaucoup de travail, des joies et des satisfactions, mais aussi énormément de soucis, de fatigue et de déconvenues, je me retrouve plongée dans une profonde remise en cause en cet automne 2024.
Je  sais depuis longtemps que je ne suis plus trop en phase avec cette société, c’était le moteur profond de ma volonté de réorientation depuis les années 2000. J’ai adopté un mode de vie qui me convient, qui me permet de prendre la distance dont j’ai besoin, au fin fond de la campagne, avec mes animaux, tout en conservant des contacts sociaux et le goût de transmettre à travers l’accueil des clients, les visites et les formations.
Que rêver de plus ?
Peut-être une famille qui s’intéresse à ce que je fais ? Bon, ça j’ai compris que je devais en faire mon deuil.
Peut-être un environnement cordial et un bon relationnel en local pour me sentir moins seule ? Bon, ça aussi j’ai compris aussi au fil du temps que c’était un voeu pieux, et j’ai appris à faire sans, par force…
Peut-être une reconnaissance de la réalité de mon travail ? C’est là que le bât blesse vraiment, et de plus en plus. J’ai hélas choisi un élevage totalement à la marge du monde agricole, souvent mal vu et bizarrement parfois envié par ce même monde agricole : si une femme seule réussit à se débrouiller pendant tant d’années, sans aucune aide en local, c’est forcément que ça rapporte bien sans trop d’efforts, ces drôles de bestioles – on me l’a sorti plus d’une fois, ce couplet !
S’ils savaient, les envieux, la réalité de mon mode de vie et les sacrifices que ça représente ! Aucune sortie, pas un jour de vacances depuis 2012. Aucune dépense hors exigences de l’exploitation : loisirs, vêtements, meubles, exit le superflu, on reste sur l’essentiel et la récup au maximum, ma voiture est de 2001, mon tracteur de 1965, je n’ai pu acheter aucun gros outillage neuf ni même d’occasion récente pour faire tourner ma ferme : tout mon équipement et outillage est antérieur à mon installation, j’ai investi toutes mes économies – à perte – dans cette ferme pour la rendre viable… Je n’ai pas de primes PAC pour acheter du matériel tous les ans. C’est à la cloche que j’enfonce mes piquets de clôture, avec un treuil manuel que je tire mon grillage, à la pioche que je creuse des trous, je fabrique moi-même mes barrières avec des lattes de bois, j’aménage mes écuries moi-même pour réduire les coûts…
Venez voir ma maison et vous comprendrez. Tous les travaux intérieurs y sont interrompus depuis plusieurs années, faute de moyens, je n’ai même pas de chauffage autre que mon poêle à bois, la température en hiver dès qu’on s’en éloigne se situe entre 12 et 13°, voire moins encore dans certaines pièces. Je ne peux accueillir personne chez moi en hiver, il y fait trop froid !

Pourtant on m’a dit encore, il y a peu, que « j’ai de la chance, j’ai des animaux qui se vendent cher », et quelqu’un de bien intentionné m’avait affirmé que « étant donné la plus-value que je fais sur mes animaux, je n’ai pas besoin d’aides PAC ».
Quelle est leur référence : le prix d’un mouton ou d’une chèvre ?
Quand je vends un mâle castré de 2 ans, son prix oscille entre 1200 et 1500€HT (les mâles castrés ont constitué l’essentiel de mes ventes cette année). Alors oui, c’est nettement plus cher qu’une chèvre, mais il faut connaître les coûts de revient de ce type d’élevage pour pouvoir juger. Il faut comparer ce qui est comparable !
Ce jeune mâle vendu castré à 2 ans, il est venu au monde après presque un an de gestation, il a fallu acheter et entretenir des parents aux bonnes origines (donc pas achetés 300€ sur le Bon Coin), puis il a nécessité 2 ans d’entretien soigné, de prises de risque et de travail (pour l’anecdote, les aliments spécifiques achetés en Belgique, c’est 5000HT€/an dans mon budget d’élevage, l’équivalent du prix de vente de 4 mâles castrés). Ajoutons les séances ostéo pour garantir l’intégrité de l’alpaga, les copros régulières, les vermifuges et les compléments adaptés, les vaccins, le suivi véto, l’adaptation permanente des infrastructures pour un meilleur bien-être des animaux ; le temps consacré à l’éducation, et bien sûr le coût de la castration, de l’identification, du certificat vétérinaire de santé… Au final il ne reste pas ou très peu de marge sur de tels prix de vente ! Pour peu qu’il y ait eu le moindre souci de santé pour la mère ou le jeune, ou qu’il y ait eu besoin du véto à la mise-bas, on plonge largement en-dessous du prix de revient !
Oui de temps en temps je vais réussir à vendre un très bon reproducteur, mâle ou femelle, à un prix plus élevé qui va me permettre d’amortir un peu les pertes et de lisser les coûts d’exploitation pour éviter le déficit, mais c’est toujours aléatoire, c’est être en permanence sur la corde raide… « I walk the line », comme diraient les fans de Johnny… Cash…
Je n’ai pas 150 naissances dans l’année : j’en ai entre 15 et 20. Alors faites le calcul du revenu possible à l’année avec en moyenne 60% de crias mâles (80% même cette année), dont 9 sur 10 sont vendus castrés… Avec le pourcentage de pertes inévitable, la relève du cheptel à assurer, vous croyez vraiment que le chiffre d’affaire annuel peut être faramineux ?
Et là dessus venez greffer les charges fixes et les frais incontournables (aliments, véto, assurances, entretien des animaux improductifs, des infrastructures, frais administratifs d’élevage….). Il ne reste pas grand chose, croyez-moi.

Et la situation se complique de plus en plus depuis quelques années, car le marché est inondé d’alpagas à bas prix (en « don gratuit », même, par centaines sur le Bon Coin !) produits n’importe comment par une multitude de nouveaux acteurs qui souvent n’y connaissent pas grand chose, font naître « juste pour le plaisir », dans des conditions inadaptées aux besoins fondamentaux des alpagas, ou importent des pays de l’Est (une véritable filière de maquignons qui revendent en France des animaux importés à bas prix s’est mise en place, c’est à vomir).
Le rôle dévolu à l’éleveur sérieux aujourd’hui en France ? Simple standard téléphonique pour dispenser des conseils gratuits aux acheteurs de ces pauvres alpagas produits et vendus n’importe comment : au bout de quelques semaines ou de quelques mois, quand les soucis arrivent, que ces pauvres animaux commencent à tomber malades ou même à mourir, on se tourne vers les éleveurs pour avoir des infos et des conseils, parce que eux, ils savent, c’est leur métier, ils DOIVENT répondre et donner de leur temps, s’ils aiment vraiment les animaux (et les insultes fusent si on a le malheur de faire une remarque sur l’inconséquence des gens).
Non, notre métier n’est pas de dispenser gratuitement, à toute heure et sans limite des conseils à tous ceux qui ont acheté un alpaga comme on achète un objet de décoration chez Ikéa, « parce que c’est mignon », ou parce que « mon fils de 4 ans en rêvait »…
Notre travail, ce n’est pas de faire le suivi après-vente à la place des vendeurs abrutis et des maquignons qui ferment la porte dès la vente réalisée !
Oui, on aime nos animaux, et c’est pourquoi on ne veut pas, en faisant le travail de ces vendeurs véreux à leur place, faire perdurer ces odieux trafics : quand quelqu’un nous appelle parce qu’il vient d’acheter un alpaga à un cirque « pour lui sauver la vie », il faut lui dire en face qu’il n’a pas sauvé la vie d’un animal, bien au contraire, il a participé activement à ce vaste trafic en étant client, et l’alpaga est déjà remplacé par deux autres pour alpaguer les prochains bons samaritains prêts à se faire avoir ! C’est une chaîne sans fin, ce n’est qu’en refusant d’y participer que ce trafic pourra s’arrêter (exactement comme pour les autres animaux domestiques). Et il faut dénoncer les agissements de ces trafiquants pourris.
A ce rythme, il n’y en aura bientôt plus, des éleveurs sérieux, du moins ceux qui ont choisi de consacrer leur vie professionnelle à leur animaux : parce que nous n’aurons plus de clients pour nous permettre d’assumer nos charges et nos coûts d’exploitation, et nous devrons mettre la clé sous la porte quand nous n’avons que notre élevage et notre bonne volonté pour vivre !
Notre travail, c’est de faire naître et d’élever de bons animaux sains et équilibrés, de les éduquer et de les vendre en confiance, de bien conseiller et former les acheteurs s’ils sont néophytes, et d’assurer le suivi de NOS animaux vendus.
Je n’ai jamais refusé de répondre, par mail ou par téléphone, à une demande d’aide urgente, quand la vie d’un animal est en jeu. Mais ça se répète encore et encore, toujours ces mêmes situations de problèmes récurrents suite à des achats à prix bas à des vendeurs pourris.
Des acheteurs qui s’en mordent les doigts, qui réclament (voire exigent) de l’aide, qui voudraient même qu’on les plaigne d’avoir d’avoir été floués… Alors non, désolée, dans la plupart des cas vous n’avez pas été floués ! Dans la plupart des cas, vous avez fermé les yeux sur la réalité juste parce que vous vouliez faire une bonne affaire : un alpaga à bas prix, deux voire trois fois moins cher que chez un éleveur, c’est top ! Dans la plupart des cas vous n’avez pas cherché à vous informer correctement, avant d’acheter, sur les besoins particuliers de ces animaux, sur les exigences de leur détention, sur les risques… Les informations en ligne ne manquent pas sur les sites des associations ou des élevages, nul n’a le droit de dire à l’heure actuelle « on ne savait pas ».
Régulièrement, j’ai des demandes d’achat d’animaux, il y a le pire et le meilleur, bien sûr. Mais de plus en plus souvent le pire, à cause de la mode de l’alpaga vu comme une peluche, et hélas de la bêtise humaine. Parfois même la demande commence par « on a lu attentivement les infos que vous donnez sur votre site », pour une entrée en matière sympa… et juste après, on me dit qu’on veut « un alpaga pour mettre avec 3 chèvres dans 1500m² »… Ou qu’on veut « une femelle pour mettre avec les 3 mâles du voisin pour avoir un petit, parce qu’on adore les bébés animaux »… (ces deux exemples sont véridiques).
Je réponds patiemment, je prends le temps, au téléphone, d’expliquer ce qu’il en est (parfois on me raccroche au nez en me disant qu’on va trouver un vendeur moins con – c’est-à-dire plus conciliant), ou j’écris un mail détaillé… auquel on ne me répondra pas, le plus souvent, parce que ce que je dis n’est pas du tout ce que les gens veulent entendre !…

C’est démoralisant de constater à quel point la notion de bien-être animal est à géométrie variable. Avoir des animaux, quels qu’il soient, c’est avant tout bien s’informer sur eux pour respecter leurs besoins fondamentaux et leur nature, et pas les modeler pour en faire ce que nous voudrions qu’ils soient. Trop de gens veulent des animaux soit pour flatter leur ego (on le voit avec certaines races de chiens), soit pour amuser les enfants (et ça avec les alpagas c’est drapeau rouge immédiat), soit par pur anthropomorphisme (et ça c’est un mal de société grandissant, l’animal remède au mal-être… que l’on rend malheureux à son tour).

Bref tout ça se mélange dans mon brainstorming pour arriver à une conclusion évidente : je n’ai plus envie de faire naître des alpagas, du moins pour les vendre.
L’avenir des alpagas en France est à mon avis bien sombre, à moins que les vrais éleveurs réussissent enfin à faire sauter leurs dissensions, mettent un mouchoir sur leurs egos et leurs conflits de personnes pour faire avancer la cause commune dans le sens du respect de cet animal si particulier.
Mais on en est loin, et moi je n’ai plus que quelques années avant la retraite, j’en ai marre de travailler en vain à faire passer un message et à avoir une éthique qui me fait refuser 9 ventes sur 10, et qui fait ricaner tous ceux qui vendent à tour de bras sans se soucier du devenir de leurs animaux.

J’ai donc décidé de réorienter mon activité différemment pour les années à venir.
Je vais (à contrecoeur) me séparer de la plus grande partie de mes femelles reproductrices dans les 18 mois qui viennent. Je garderai mes chouchoutes, et toutes mes « vieilles » de plus de 8 ans, qui auront une retraite précoce bien méritée.
Les quelques crias que je ferai naître à l’avenir ne partiront que chez des personnes de confiance, ou resteront avec moi.
Je suis en train de me constituer le troupeau de mâles de belle qualité, la plupart castrés, dont je rêvais depuis mes débuts, qui sera mon fournisseur de belle fibre pour l’intensification de mon activité de production de belle laine filée main et d’articles tricotés.
Je vais développer les visites, avec des formes nouvelles et plus interactives dans la manipulation et la connaissance des animaux, et bien sûr continuer les formations pour oeuvrer à la diffusion des bonnes pratiques concernant les petits camélidés.
Et peut-être (peut-être) irai-je développer ce nouveau projet ailleurs… Mais là rien n’est encore défini.

Foins, encore

Malgré l’été déjà bien installé (nous sommes le 14 juillet !), les foins ne sont pas encore terminés 🙁  Ça me désole. Il reste environ 4 hectares à faucher, je n’ai engrangé que les 2/3 du stock nécessaire pour l’année, avec deux sessions de fenaison faites en juin (un peu plus de 1000 petites bottes quand même !).
Mais mon vieux matériel n’est plus assez vaillant (et moi non plus, d’ailleurs !) pour assurer la fauche et le fanage des herbages les plus denses : le reste doit donc, comme chaque année, être récolté en rounds par l’agriculteur avec qui je partage ensuite la récolte.
Quand on n’est qu’une variable d’ajustement dans la production de foin d’une grosse exploitation, c’est toujours le gros stress que le foin soit fait au bon moment, et qu’il soit réussi 🙁
Il y a eu trois créneaux possibles depuis début juin, j’espère que celui qui s’annonce pour la semaine à venir sera le bon, sinon c’est la galère.
C’est un des facteurs qui me conduit à revoir pour les années à venir (il ne m’en reste plus beaucoup avant la retraite, à vrai dire) mon mode de fonctionnement : réduction importante de la partie élevage, et donc du nombre d’animaux sur la ferme, pour accentuer la partie stages et développer l’atelier laine, ainsi que les visites et les balades.

FOIN 2024

Chaque printemps présente un triptyque d’événements essentiels à la vie de l’élevage : avec les naissances et la tonte, c’est le foin qui occupe les esprits et stresse au plus haut point.

La réussite de la fenaison conditionne une année entière d’alimentation.
Rater le foin, c’est l’obligation de trouver à en acheter ! Et c’est au minimum 16 tonnes que je dois engranger pour garantir l’autonomie de ma ferme en foin, c’est donc un budget conséquent à sortir si la récolte sur mes parcelles est trop mauvaise.
Et trouver du bon foin à acheter, avec des garanties sur la composition, l’absence de plantes toxiques, et sur la qualité de conservation, c’est loin d’être simple 🙁

Un printemps comme celui que nous vivons, avec ces pluies incessantes depuis octobre dernier, est le cauchemar des agriculteurs : tous les travaux agricoles sont retardés, et l’humidité extrême a des conséquences graves sur beaucoup de productions.

Par chance j’ai réussi à exploiter un bref créneau de quelques jours de temps sec, début juin, et à faucher deux parcelles où j’avais besoin de mettre des animaux à pâturer : c’était un challenge, et j’ai eu un vrai coup de chance. Même le matériel a joué le jeu et ne m’a pas lâchée (pourtant la barre de coupe est loin d’être en forme), la presse n’a pas loupé une seule botte, et le camion a bien voulu ne pas rester embourbé dans les sols humides et me rentrer, en 8 cargaisons, les 500 petites bottes que j’ai pu engranger juste avant la pluie.
C’était stressant et épuisant, et la partie n’est pas gagnée, car ça ne représente qu’1/3 de mes besoins en foin pour l’année, donc la suite de la récolte reste cruciale.
Et voir les herbes, très denses et hautes cette année, couchées et inondées par ces pluies intenses et les vents d’orage, c’est totalement déprimant 🙁  Je sais déjà que ma barre de coupe ne pourra pas s’attaquer au fauchage de ces prés, qu’il me faudra compter sur de l’aide extérieure.
Reste à croiser les doigts pour que la météo s’améliore fin juin/début juillet.

Naissances 2024

Avec le (beau ?) mois de mai sont arrivées les premières naissances 2024.
Juste une poignée de crias pour le printemps, cette année encore : j’ai choisi depuis l’an dernier de ne plus faire naître entre mi-mai et mi-août, à cause des trop nombreux soucis liés ces derniers années aux épisodes de canicule. Et la réussite des mise-bas de l’automne 2023, avec un taux de soucis très bas, m’a confortée dans ce choix pour les années à venir.

Donc ce sont normalement 5 crias qui vont venir agrandir le troupeau en mai, 3 sont déjà arrivés :
– le craquant BANDIT, né sans souci le 2 mai, fils de Siska de KerLA et Godswell JJ (et donc marron comme il se devait étant donné ses parents), un beau cria costaud de 8.2kg déjà très bien lainé.
– l’adorable BELLISSIMA, fille de ma grise Reine de KerLA et d’AlpacaArte Prophet, cria que je rêvais grise mais qui bien sûr est elle aussi fauve (avec la tête blanche) ! Encore un pied de nez du sort qui me refuse de faire naître du gris depuis 2 ans ! Petit bout de chou de 6kg née très tôt en matinée (5h20 exactement, j’ai surveillé sa maman une partie de la nuit, ayant repéré sur la caméra un comportement inhabituel à 3h du matin !).
– le déjà superbe BRIGAND, né avec difficulté juste après sa demi-soeur Bellissima, à 7h du matin (même papa, AlpacaArte Prophet, et maman ma belle Toundra, primipare, qui a subi une mauvaise déchirure au passage du cria et a dû être recousue en urgence par mon super véto Frederik). Bien entendu mister Brigand, que j’espérais blanc comme maman ou fauve clair comme papa, est… marron !!!

Les 3 premiers crias de 2024

Tonte 2024

Les 4, 5 et 6 mai dernier, 65 alpagas de KerLA sont passés sont la tondeuse experte de Pascal Méheust, professionnel de la tonte des alpagas qui vient ici depuis ses débuts.
Travail de qualité comme toujours, avec un vrai respect des alpagas 🙂

Merci mille fois aussi à mes aides : à Philippe tout d’abord, l’indispensable pilier, et pour cette tonte 2024 à Agnès, Elodie et Yael. Aides d’autant plus précieux que 2 naissances avec des complications le samedi matin ont causé par mal de perturbations et m’ont tenue écartée d’une grande partie de l’activité tonte au fil de ces journées !

La tonte est une période majeure de l’activité printanière sur l’élevage, source de gros stress. On scrute le ciel en espérant éviter la pluie avant et pendant ces journées de travail intense : une toison trempée est difficile à tondre, la fibre est abîmée et surtout il faut ensuite faire sécher les toisons… Une ou deux à faire sécher, pas de souci, mais 65 toisons mouillées ???  Par bonheur malgré une météo très capricieuse, j’ai réussi à garder les alpagas enfermés et au final seules 2 toisons crias étaient un peu humide.
La contrepartie à cet enfermement était la mauvaise humeur (bien compréhensible) de certains alpagas, en particuliers les femelles gestantes que les hormones rendent parfois particulièrement acariâtres 🙂

Je me suis gardé à tondre moi-même les 3 femelles ayant tout juste mis bas (pas de stress pour ne pas perturber la montée en lactation), les 2 sur le point de mettre bas, et 3 vieilles ou handicapées que je veux tondre debout tranquillement.
Et avec les fortes chaleurs brutales du week-end passé, j’ai dû prendre de l’avance pour soulager deux de mes nouvelles mamans qui semblaient en peine : j’ai donc improvisé une tonte d’urgence, juste à l’attache, sans aide, de mes belles Siska et Toundra, et je ne suis pas mécontente du résultat 😉  Merci les filles de votre patience !

 

Concours Brive 2024

Comme l’an dernier j’ai eu l’opportunité de me rendre au salon des alpagas de Brive la Gaillarde, rendez-vous des éleveurs français, les 6 et 7 avril.
M’absenter de l’élevage a été possible grâce à Juliette et Pierre Laurent, de Val’Alpagas, qui sont de nouveau venus garder la ferme. Et merci à Philippe, mon soutien de toujours, qui m’a accompagnée de nouveau dans cette expédition.

Ce fut un week-end très intense et épuisant : départ à 1h du matin dans la nuit de vendredi à samedi (après seulement 1h de sommeil), pour arriver à Brive à 8h. Ensuite j’ai préféré passer la nuit du samedi au dimanche dans le camion, pour pouvoir rester auprès des alpagas (donc sans beaucoup dormir). Et pour finir un retour nocturne le dimanche soir, avec un long détour sous une pluie battante à la recherche de gazole, et une arrivée à la maison à 3h du matin…
Avec un week-end comme celui-là, je sens le poids des années ! 🙁  Mais sur le plan professionnel, c’était sympa de rencontrer les collègues et de pouvoir échanger un peu en live, de voir les alpagas présents, et d’avoir l’avis de la juge anglaise sur les 5 jeunes mâles que j’avais amenés.

Mon beau SULTAN, que je n’avais pas voulu amener en 2023 car je craignais que ce soit trop de stress pour lui, a obtenu le 1er prix mâle adulte fauve, et a été couronné, avec sa toison de 4 ans, champion couleur fauve (la catégorie la plus disputée). Je suis très fière de lui.

Mes autres petits gars n’ont pas démérité, ils ramènent chacun un prix, même Titan qui ne venait que pour accompagner son grand copain Sultan (ils sont inséparables) et qui a eu des louanges de la juge pour la finesse et la grande douceur de sa toison 🙂

 

 

Stages du printemps

Oh la la, 2 mois sans actualiser le blog, pourtant il s’en est passé des choses sur l’élevage !
Commençons par les stages du printemps, regroupés comme d’habitude en mars et avril pour libérer mai et juin, période des naissances, de la tonte et des foins, événements majeurs de la vie de l’élevage dont les dates ne peuvent pas être fixées sur un calendrier prévisionnel !
Trois stages laine et deux stages de découverte approfondie des alpagas, plus le stage Soins avec Frederik Vandenberghe, le vétérinaire de l’élevage : autant dire que je n’ai pas vu le temps passer !
Mais que de rencontres sympas, de bons moments, de partages…

Durant ces week-ends intenses et riches, je sais pourquoi je fais ce métier et pourquoi je tiens tant à développer les formations ! L’objectif premier est bien sûr de mieux faire connaître les alpagas et leur laine, mais comme par magie ces journées, en réunissant dans ma modeste ferme des gens si différents, aux expériences si variées, venus de toute la France et parfois des pays limitrophes, me font sortir de mon isolement presque ermitique et me boostent quand je perds le moral à ne pas pouvoir quitter ma ferme faute de soutien et d’aide aux alentours.
Merci du fond du coeur à tous les participants qui font l’effort de venir et d’apporter leur bonne humeur, leurs projets et leur motivation.

Ici les stages ont un horaires de début, mais ils n’ont pas d’horaire de fin, il arrive souvent qu’on finisse une journée à 19h, même 20h, ou plus tard encore si on improvise un dîner en commun, comme sur le dernier stage alpagas mi-avril 😉
Bien sûr après les stages c’est la course pour rattraper tout le travail d’élevage que je n’ai pas pu faire pendant ces 2 jours, notamment le nettoyage des écuries, et je finis mon lundi sur les rotules, mais vous voulez que je vous dise ? Ça en vaut vraiment la peine !
Merci à tous !

Stage SOINS – 5e édition

Ce week-end des 16 et 17 mars a eu lieu la 5e édition du stage SOINS AUX ALPAGAS ET LAMAS, animé par le dr vétérinaire Frederik Vandenberghe.
Stage que j’organise désormais deux fois par an, en collaboration avec l’AFLA.
Merci aux 11 participants motivés venus de toute la France : passionnés, propriétaires, éleveurs et vétérinaires ont partagé des échanges riches et intenses autour de nos chers petits camélidés, leurs particularités, leurs besoins, les manipulations de base à connaître et les soins à leur apporter.
Des notions parfois pointues et très techniques, mais appuyées sur l’observation et l’identification des symptômes, et une bonne gestion des animaux que tout propriétaire doit pouvoir appliquer pour faciliter le travail de son vétérinaire.

La 6e édition de ce stage aura lieu le week-end des 19 et 20 octobre 2024, n’hésitez pas à me contacter pour toute info.
Nombre de participants : 10 à 12.