TONTE 2025

La tonte 2025 a eu lieu exactement aux mêmes dates que l’an dernier : les 4 et 5 mai, ainsi que 6 mai au matin.
Merci à Pascal, tondeur émérite qui vient à KerLA depuis la création de l’élevage en 2012, et merci aux personnes venues donner un précieux coup de main pour ces journées intenses et essentielles à la vie de l’élevage : deux journées et demi pour tondre 66 alpagas (il me reste mes 4 retraitées à tondre debout, dès que la météo se sera améliorée).
66 alpagas tout graciles et élégants, débarrassés de leur lourde toison et heureux de sentir le soleil sur leur peau et de pouvoir se rouler et se gratter à loisir (ils ne s’en privent pas), bien que les fortes chaleurs se soient arrêtées juste la veille de la tonte : les deux premières nuits, il a même fallu calfeutrer soigneusement tout le monde dans les abris, le vent de nord-est était carrément glacial. Mais pas une goutte d’eau pendant ces journées, ni après, contrairement aux prévisions alarmantes qui m’avaient fait crainte de devoir tondre sous le déluge ! (une galère potentielle, puisqu’il faut que les toisons soient bien sèches pour ne pas être abîmées).

66 alpagas tondus, donc 66 sacs de toisons à trier !
Des jours et des jours de travail en perspective !

Je rappelle que la tonte annuelle est INDISPENSABLE au bien-être des alpagas : sans elle, ils peuvent mourir de stress de chaleur. Leur toison qui ne mue pas est le résultat d’une sélection par l’humain, et ils ne sont plus du tout aptes à vivre à l’état sauvage sans intervention humaine. Renseignez-vous avant de nous abreuver d’injures et de nous enjoindre de relâcher « ces pauvres alpagas » dans leurs montagnes (qu’ils n’ont jamais connues et où ils seraient bien incapables de survie seuls).
Oui la tonte couchée en contention peut apparaître comme une torture quand on regarde les photos. Mais pour récupérer une toison intacte, pour pouvoir faire les dents en toute sécurité, pour éviter au maximum le risque de blessures pour l’animal comme pour le tondeur, et aussi pour pouvoir tondre en un minimum de temps les dizaines d’animaux d’un élevage, il est souvent préférable de coucher les alpagas. Faite avec calme, douceur et adresse, la tonte couchée ne représente qu’un stress minimal et bref. Cette année, à KerLA, seuls 3 animaux ont protesté bruyamment (dont 2 femelles âgées coutumières du fait, par principe) ; sur 66 tondus, c’est peu.
Je pratique aussi la tonte debout avec les alpagas, comme je le faisais pour les lamas, mais à vrai dire les mouvements parfois très nerveux de certains animaux, et les risques de blessure qui y sont liés, me font vraiment préférer la tonte couchée.

Nouvelles du printemps

Je crois que j’ai battu mon record depuis la création de ce site en 2014 : presque 3 mois sans écrire un article dans les Actualités de KerLA !
Pourtant ce début d’année 2025 a été bien chargé en événements de toutes sortes sur la ferme, mais j’ai toujours du mal à penser que mes petites histoires peuvent intéresser, et je néglige la mise à jour du site.

2025, pour moi, c’est une année cruciale puisque j’opère un changement important dans mes perspectives d’élevage.. A l’aube de mes 60 ans, j’ai pris la décision de réduire fortement le cheptel, je ressens le besoin de lever le pied à cause d’un seuil critique de fatigue physique largement dépassé (il est temps d’écouter les signaux d’alerte de santé) ; mais surtout parce que l’avenir qui se profile pour l’élevage de l’alpaga en France est loin de me faire rêver (j’en reparlerai dans le prochain article).
Alors dans ces premiers mois de l’année, ce sont déjà 15 de mes femelles qui sont parties vers d’autres élevage – ou sont sur le point de partir après la tonte de début mai, et 8 de mes mâles (la plupart castrés).
Tout ce petit monde est parti dans de très bonnes maisons : soit chez des éleveurs sérieux, soit chez des personnes nouvelles dans l’alpaga mais qui sont venues se former pour comprendre les particularités de ces animaux et les accueillir dans les meilleures conditions.
Je continuerai donc l’élevage sur des bases beaucoup plus restreintes, pour quelques années, parce que c’est mon métier, et que j’aime ça, malgré les difficultés, et que ça me manquerait de ne plus passer des semaines si stressantes à surveiller les mise-bas toujours imminentes mais qui se font attendre !

Cette année 2025 ne verra donc naître sur l’élevage qu’un nombre très réduit de crias, une dizaine sans doute (pour comparer, ma plus « grosse » année fut 2019, avec 33 naissances, les temps changent !).
Deux très belles petites femelles ont d’ailleurs vu le jour fin février et fin mars : Circé, fille de mon adorable Xéna et du beau Sultan, petite magicienne à la posture très fière et qui promet beaucoup, et Cannelle, petite crevette fauve, fille de ma gentille Tsara et de mon regretté JJ.
Un 3e cria est né fin mars, au beau milieu du stage Soins animé par mon vétérinaire, mais hélas il se présentait par le siège, et cela lui a coûté la vie, malgré la présence de plusieurs vétérinaires sur place. Un moment toujours très difficile à vivre, et ma belle Tosca a mis plusieurs jours à accepter la perte de son cria 🙁

Désormais je compte orienter de plus en plus mon activité vers la formation sur les alpagas et leur fibre, et la découverte du monde de l’alpaga pour le grand public. Oeuvrer pour le bien-être animal devient une de grandes priorités, ça me rend malade de constater qu’avec la popularité croissante de l’alpaga, nombre d’éleveurs piétinent les fondamentaux spécifiques à ces animaux pour vendre ce que les gens souhaitent, quitte à précipiter ces pauvres alpagas dans des conditions de vie totalement inadaptées, avec des risques élevés de soucis de santé et de déviances comportementales.

 

Mes nouveaux auxiliaires

J’avais depuis pas mal d’années le souhait d’accueillir des chiens de protection de troupeau sur la ferme.
Début 2016, mon coeur avait longuement balancé entre accueillir un 2e berger allemand, ou prendre 2 jeunes patous. L’option du berger allemand (mon chien favori) l’avait emporté : mon fidèle Madgik était donc arrivé pour tenir compagnie à ma belle Irka (hélas partie vers les étoiles en octobre dernier).
Mais la vraie raison de ce report du projet de chien de protection est que je tenais à avoir des chiens nés en bergerie, bien sûr, mais surtout des chiens nés au milieu des alpagas, situation encore très rare.
C’est pourquoi quand, au printemps dernier, proposition m’a été faite d’adopter un duo de chiots bergers de Abbruzzes, nés dans l’élevage des alpagas de la Loue, je n’ai pas hésité.

Mes deux ours polaires sont arrivés ici à l’âge de 3 mois et 3 semaines, bien socialisés mais aussi parfaitement habitués au contact des alpagas et à leurs particularités.
Ils se sont adaptés de manière étonnante.
Ce sont des chiens incroyables : autonomes, conscients de leur rôle dès leur plus jeune âge, apprenant très vite, et en même temps  tellement affectueux 🙂

Les alpagas, naturellement effrayés par les chiens, ont mis un certain temps à les accepter : l’introduction doit se faire progressivement et en douceur, mais au fil des semaines la confiance s’est installée.

Bonne Année

Et voilà, une année de plus, 2024 s’est effacée pour laisser la place à 2025…
Les passionnés de numérologie nous diront que nous attaquons une année de fin de cycle (chiffre 9), qui amène un parfum de changement, de renouveau… Je ne peux que l’espérer, parce que pour ma part 2024 ne laisse pas beaucoup de bons souvenirs, et je commence sérieusement à songer à orienter mon activité vers de nouveaux projets…

Pour ne rester que sur l’aspect élevage ou animaux (les aspects personnels n’entrent pas dans le champ de ce blog), le plus compliqué à vivre a été la dramatique période des naissances de septembre : le passage du virus FCO 3 a entraîné de gros soucis en affaiblissant les futures mamans et en touchant les crias in utero :

OREA la nuit du 13 septembre, après son hémorragie utérine : sous lampe chauffante, avec 4 épaisseurs de couvertures et 3 bouillottes. Une température descendue trop bas pour que le thermomètre la capte. Des tremblements à n’en plus finir. Sa survie est un vrai miracle.

– des mise-bas éprouvantes (absence de contractions et de dilatation pour les maman affaiblies par le virus), avec au bilan 1 cria mort-né, 4 autres décédés dans leur première semaine (malgré tous les moyens mis en oeuvre pour les sauver)
– 2 femelles sauvées de justesse mais perdues pour la reproduction : ma belle Qalypso opérée 2 fois (césarienne puis hystérectomie d’urgence), et ma pauvre Oréa victime d’une très grave hémorragie utérine suite aux manipulations du véto pour extraire son cria mort-né (elle a survécu par miracle, après une nuit blanche à la veiller sans y croire).
Donc de gros traumatismes, et plus de 5000€ euros de frais en l’espace de 6 semaines, dans une période déjà bien difficile économiquement 🙁
Autant dire que ça fait réfléchir pour la suite.

Et la fin d’année a hélas été marquée par des départs en série de mes vieux animaux de compagnie :
– ma belle Irka, endormie par le vétérinaire mi-octobre, à l’aube de ses 12 ans. Un vide énorme pour moi et pour son binôme Madgik, mon autre berger allemand.
– ma minette Malaga, âgée de 20 ans 1/2 (elle était née chez moi en juin 2004, tout un pan de vie !), partie la veille de Noël. Tous mes visiteurs et stagiaires la connaissaient bien, c’était un pot de colle avec tout le monde
– mon gros Rouky, adorable matou (castré) rouquin, tout rond, fervent amateur de caresses, parti d’une crise cardiaque à la veille de l’année nouvelle. Il était sur la ferme quand je suis arrivée en 2012. Jeune chat tout fou et câlin, il veillait activement sur la grainetterie aux côtés de son copain Bouboule, bientôt 19 ans, qui, se trouve maintenant bien esseulé 🙁

IRKA (01/01/2013 – 18/10/2024)

MALAGA (2004- 2024)

ROUKY (2010 ou 2011-2024)