Bien préparer une toison d’alpaga : une étape cruciale
* Le tri
Au cours de la tonte, le tondeur sépare la fibre en 3 lots :
- la catégorie 1 est prélevée sur le dos et les flancs, c’est la blanket, la meilleure fibre.
- la catégorie 2 est prélevée sur le cou, l’arrière-train, parfois le ventre (selon la qualité des animaux). C’est une fibre plus courte et plus épaisse, le plus souvent utilisée pour le rembourrage ou le feutrage.
- la catégorie 3 est la fibre en excès sur la tête, le ventre et les pattes, elle peut servir au rembourrage… ou finir au compost.
La laine de chaque catégorie est emballée en sacs papier, pesée et stockée dans l’attente du tri. Pour ma part, sauf pour les toisons de première tonte, je mélange les catégories 2 des animaux de même couleur, et la catégorie 3 finit en général au compost…
Le tri d’une toison se fait sur une grande claie grillagée.
La toison est étalée, secouée doucement pour la dépoussiérer (les alpagas adorent se rouler dans la terre et le sable).
Puis il faut patiemment ôter les débris de paille, foin et autres salissures, et bien ouvrir les mèches (écharpillage).
Une fibre trop souillée est irrécupérable, c’est pourquoi la propreté de l’espace de vie des animaux et de l’aire de tonte sont essentielles.
* Faut-il laver la fibre d’alpaga en amont de la transformation ?
Le lavage en amont est indispensable pour les fibres grasses, afin d’extraire la plus grande partie du suint, protéger les outils et rendre le filage plus agréable.
Mais pour les fibres sèches de l’alpaga, sans suint, le lavage préalable n’est pas recommandé en filage artisanal : il agglomère les poils et rend l’écharpillage plus difficile. Le lavage en écheveau est largement suffisant (voir cette page).
Le lavage, s’il est choisi, se fait de préférence dans une eau tiède à chaude (35 à 40°C), avec un produit neutre (savon de Marseille, base neutre). Les rinçages successifs doivent se faire avec une eau à la même température, sans brassage des fibres.
Que le lavage se fasse en amont ou en aval de la transformation, il faut respecter deux règles simples pour éviter le feutrage des fibres délicates :
- – utiliser de l’eau à la même température pendant tout le processus (surtout pas de choc thermique), sans laisser refroidir les bains.
- – ne jamais frotter la laine : l’immerger en appuyant doucement.
Si une toison est lavée avant la transformation, le séchage est une étape importante : la toison est étalée sur des claies de séchage sans être essorée. Il faut la retourner et l’aérer régulièrement, à la main, pour détacher les fibres et accélérer le séchage. Par temps beau et chaud, elle sèche dans la journée. C’est donc plutôt une activité estivale.
Le sèche-linge est à proscrire, même avec un programme laine. Seul le séchage naturel préserve les qualités de la fibre.
Par temps venteux, il faut penser à couvrir les claies d’un grillage, pour éviter que la laine soit emportée par les bourrasques (le risque est grand en fin de séchage, quand la laine devient très légère).
Pages suivantes :
- Un cas particulier de travail d’une toison : Le tri des mèches d’alpaga suri
- Le cardage
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