CONNAÎTRE LA FIBRE d'ALPAGA
Que de malentendus autour de la fibre d’alpaga !
Entre ceux qui pensent que « l’alpaga » est une laine haut de gamme (sans nuances) et ceux qui ont testé une fois et affirment que « l’alpaga, ça pique autant que le mouton », toute la palette d’opinions existe…
Pourtant c’est simple : il y a autant de qualités de fibre d’alpagas… que d’alpagas !
Chaque toison est unique.
La finesse peut aller de 12 microns à… plus de 50 microns parfois !
La densité, le crimp, l’uniformité, la longueur moyenne de la fibre… Autant de facteurs qui caractérisent une toison et qui sont propres à chaque animal, et qui varient d’une année à l’autre…
L’éleveur d’alpagas a (ou devrait avoir) la production de fibre pour objectif premier, et le souci d’améliorer la qualité et la densité de la toison produite par ses animaux, tout autant que le phénotype (la morphologie).
Certes nombre d’acheteurs d’alpagas veulent juste ces animaux pour le loisir, l’entretien d’un parc, la médiation animale… Mais un animal à très belle laine sera tout aussi intéressant pour toutes ces activités, et il pourra initier son propriétaire au plaisir de travailler ou faire travailler une belle laine.
Et si, comme bien souvent, ce propriétaire se prend d’intérêt pour l’élevage et se met à produire des crias avec ses alpagas de loisir, au moins il ne produira pas des alpagas à la fibre de mauvaise qualité dont le destin sera hélas bien obscur… Dans nombre de pays maintenant (y compris la Grande-Bretagne ou la Suisse à nos portes), ces alpagas sans qualité finissent dans les assiettes, il ne faut pas l’ignorer.
Oublier que l’alpaga, introduit comme animal domestique chez nous, est avant tout élevé pour sa toison, et en faire naître n’importe comment, sans raison et sans réflexion, c’est le condamner à courte ou moyenne échéance à devenir un animal de consommation.
La toison d’un alpaga s’apprécie tout d’abord à l’oeil et au toucher, mais l’analyse de fibre est un outil indispensable pour conforter ou infirmer les choix d’élevage, valoriser ses alpagas à la vente et évaluer la qualité réelle des reproducteurs que l’on envisage d’acheter.
Lors de la tonte, quelques centimètres de fibres sont prélevées sur chaque animal, coupées bien au ras de la peau, au milieu du flanc droit. Cet échantillon est envoyé en laboratoire pour l’analyse.
Depuis 2016 c’est Fibre Lab and Co, laboratoire de la Filature de la Vallée des Saules (Nord), qui assure ce précieux service pour les éleveurs français. Il fallait auparavant envoyer les échantillons à l’étranger, donc peu d’éleveurs le faisaient.
L’analyse complète donne une multitude d’informations sur la fibre et ses caractéristiques, avec un histogramme et même une courbe présentant la variation de croissance du poil depuis la tonte précédente.
Savoir interpréter ces données est essentiel pour apprécier correctement une toison, et pour prendre des décisions d’élevage.
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