Nouvelles du printemps

Je crois que j’ai battu mon record depuis la création de ce site en 2014 : presque 3 mois sans écrire un article dans les Actualités de KerLA !
Pourtant ce début d’année 2025 a été bien chargé en événements de toutes sortes sur la ferme, mais j’ai toujours du mal à penser que mes petites histoires peuvent intéresser, et je néglige la mise à jour du site.

2025, pour moi, c’est une année cruciale puisque j’opère un changement important dans mes perspectives d’élevage.. A l’aube de mes 60 ans, j’ai pris la décision de réduire fortement le cheptel, je ressens le besoin de lever le pied à cause d’un seuil critique de fatigue physique largement dépassé (il est temps d’écouter les signaux d’alerte de santé) ; mais surtout parce que l’avenir qui se profile pour l’élevage de l’alpaga en France est loin de me faire rêver (j’en reparlerai dans le prochain article).
Alors dans ces premiers mois de l’année, ce sont déjà 15 de mes femelles qui sont parties vers d’autres élevage – ou sont sur le point de partir après la tonte de début mai, et 8 de mes mâles (la plupart castrés).
Tout ce petit monde est parti dans de très bonnes maisons : soit chez des éleveurs sérieux, soit chez des personnes nouvelles dans l’alpaga mais qui sont venues se former pour comprendre les particularités de ces animaux et les accueillir dans les meilleures conditions.
Je continuerai donc l’élevage sur des bases beaucoup plus restreintes, pour quelques années, parce que c’est mon métier, et que j’aime ça, malgré les difficultés, et que ça me manquerait de ne plus passer des semaines si stressantes à surveiller les mise-bas toujours imminentes mais qui se font attendre !

Cette année 2025 ne verra donc naître sur l’élevage qu’un nombre très réduit de crias, une dizaine sans doute (pour comparer, ma plus « grosse » année fut 2019, avec 33 naissances, les temps changent !).
Deux très belles petites femelles ont d’ailleurs vu le jour fin février et fin mars : Circé, fille de mon adorable Xéna et du beau Sultan, petite magicienne à la posture très fière et qui promet beaucoup, et Cannelle, petite crevette fauve, fille de ma gentille Tsara et de mon regretté JJ.
Un 3e cria est né fin mars, au beau milieu du stage Soins animé par mon vétérinaire, mais hélas il se présentait par le siège, et cela lui a coûté la vie, malgré la présence de plusieurs vétérinaires sur place. Un moment toujours très difficile à vivre, et ma belle Tosca a mis plusieurs jours à accepter la perte de son cria 🙁

Désormais je compte orienter de plus en plus mon activité vers la formation sur les alpagas et leur fibre, et la découverte du monde de l’alpaga pour le grand public. Oeuvrer pour le bien-être animal devient une de grandes priorités, ça me rend malade de constater qu’avec la popularité croissante de l’alpaga, nombre d’éleveurs piétinent les fondamentaux spécifiques à ces animaux pour vendre ce que les gens souhaitent, quitte à précipiter ces pauvres alpagas dans des conditions de vie totalement inadaptées, avec des risques élevés de soucis de santé et de déviances comportementales.