Chaque printemps présente un triptyque d’événements essentiels à la vie de l’élevage : avec les naissances et la tonte, c’est le foin qui occupe les esprits et stresse au plus haut point.
La réussite de la fenaison conditionne une année entière d’alimentation.
Rater le foin, c’est l’obligation de trouver à en acheter ! Et c’est au minimum 16 tonnes que je dois engranger pour garantir l’autonomie de ma ferme en foin, c’est donc un budget conséquent à sortir si la récolte sur mes parcelles est trop mauvaise.
Et trouver du bon foin à acheter, avec des garanties sur la composition, l’absence de plantes toxiques, et sur la qualité de conservation, c’est loin d’être simple 🙁
Un printemps comme celui que nous vivons, avec ces pluies incessantes depuis octobre dernier, est le cauchemar des agriculteurs : tous les travaux agricoles sont retardés, et l’humidité extrême a des conséquences graves sur beaucoup de productions.
Par chance j’ai réussi à exploiter un bref créneau de quelques jours de temps sec, début juin, et à faucher deux parcelles où j’avais besoin de mettre des animaux à pâturer : c’était un challenge, et j’ai eu un vrai coup de chance. Même le matériel a joué le jeu et ne m’a pas lâchée (pourtant la barre de coupe est loin d’être en forme), la presse n’a pas loupé une seule botte, et le camion a bien voulu ne pas rester embourbé dans les sols humides et me rentrer, en 8 cargaisons, les 500 petites bottes que j’ai pu engranger juste avant la pluie.
C’était stressant et épuisant, et la partie n’est pas gagnée, car ça ne représente qu’1/3 de mes besoins en foin pour l’année, donc la suite de la récolte reste cruciale.
Et voir les herbes, très denses et hautes cette année, couchées et inondées par ces pluies intenses et les vents d’orage, c’est totalement déprimant 🙁 Je sais déjà que ma barre de coupe ne pourra pas s’attaquer au fauchage de ces prés, qu’il me faudra compter sur de l’aide extérieure.
Reste à croiser les doigts pour que la météo s’améliore fin juin/début juillet.