L’album de KerLA

L'ALBUM de KerLA

La ferme de KerLA était une exploitation à l’abandon quand j’y ai posé mes valises en avril 2012…
Elle était depuis 2003 aux mains d’un Anglais frappadingue qui avait tout laissé partir à vau l’eau,
se contentant d’un bricolage catastrophique dans la maison d’habitation. 

Par chance je ne réalisais pas, alors, les années de travail intense qui m’attendaient : j’étais trop contente d’avoir ENFIN trouvé une exploitation qui correspondait à mes critères de prix, de surface, de disposition des terres
et avec des bâtiments aménageables pour les animaux.

J’ai écrit ce petit texte à l’aube de 2023, nous voici à l’aube de 2025, et je n’ai pas grand chose à y modifier…
Si je me retourne sur ces 13 années de travail acharné,
de sacrifice de toute vie sociale, d’épuisement sans une seule journée de vacances 
de découragement souvent et, avouons-le, de larmes, dans la solitude, avec mes petits moyens matériels, c’est tout un pan de vie qui se déroule. Rien de grandiose dans ce que j’ai réalisé, toute personne avec un compte en banque un peu garni aurait fait beaucoup mieux avec cette ferme en 6 mois de temps…
Mais j’ai la satisfaction d’avoir construit à la force de mes bras ce petit havre de paix,
avec
le soutien d’une toute petite poignée d’amis fidèles qui m’ont aidée et encouragée,
et grâce auxquels j’ai pu poursuivre le rêve malgré les embûches.
Je n’écris pas ces mots pour me faire plaindre : ce sont mes choix, je les ai assumés et je les assume toujours.
Mais face à la jalousie, aux paroles mauvaises, hostiles ou envieuses de certains,
dans mon entourage local ou dans le milieu des éleveurs,
ou face à l’incompréhension de ma famille sur mon mode de vie,
il n’est pas toujours facile de rester sereine et de poursuivre sa route .

Est-ce que l’aventure en valait le coup et le coût ?
Est-ce que je recommencerais s’il m’était donné de remonter le temps ? 
Sans aucun doute !
Oh, pas ici, pas comme ça, j’ai appris de mes erreurs ! Mais j’aime ce que je fais,
je savoure la vie que je mène en osmose avec la nature et les animaux,
ses beaux moments comme ses difficultés, les challenges de l’élevage…
Mesurer le chemin parcouru permet de panser certaines plaies.

Quelques images d’abord pour donner un aperçu de l’état des lieux à mon arrivée, au printemps 2012…

Petit aperçu maintenant des travaux menés au fil des années pour aménager les locaux d’élevage.
Le gros oeuvre et travaux lourds ou délicats (réfection de toitures hautes, terrassement, électricité…) réalisés par des artisans, mais tout le second oeuvre, les finitions et les aménagements d’élevage (bardage, cloisons, clôtures, petits abris…) par moi-même, seule ou avec un aide embauché en TESA, parfois un coup de main amical.
Merci tout particulier à 2 personnes qui m’ont permis de ne pas tout abandonner en cours de route : René, ouvrier agricole en TESA, toujours là pour travailler et dépanner tant que sa santé le lui a permis ; et bien sûr mon ami Philippe, toujours au rendez-vous malgré les kilomètres, soutien indéfectible sans qui KerLA n’existerait plus depuis longtemps… 

Articles récents

Réflexion d’automne

Ce bel été indien, venteux mais lumineux, est propice à la réflexion.
Même depuis ma ferme perdue au fond de la campagne, je ressens et subis, comme tout le monde, les sursauts et les aberrations de ce monde malade qui s’agite. Est-ce le fait d’avoir fêté (?) mes 60 ans cet été qui me conduit à me sentir de plus en plus déconnectée de cette société qui semble foncer droit dans le mur ? Jamais je n’ai été aussi soulagée d’avoir pris mes distances avec ma « vie d’avant », d’avoir adopté un quotidien simple et frugal, au milieu des animaux et à leur service, dans une relative autonomie et surtout une indépendance de gestion de mon temps et de mes décisions – même si, en contrepartie, je rame au quotidien et ne peux plus depuis des années m’offrir le luxe de ces loisirs que j’aimais autrefois (randonner, voyager, découvrir…). Et même si, hélas, des liens familiaux et amicaux se sont trouvés fortement distendus (mais d’autres se sont créés).

Il m’a fallu arriver à cette 6e décennie réaliser à quel point mon mode de vie, malgré ses difficultés et ses incertitudes, correspond à mes aspirations profondes, et que vouloir en changer, comme j’y songeais encore il y a peu, n’a pas de sens, si ce n’est répondre à un découragement en bonne partie insufflé par d’autres !
Avoir une autonomie de vie, de pensée et d’action au quotidien, c’est un luxe qui n’a pas de prix. Ça déplaît forcément à certains, en témoigne la méchante diffamation publique dont j’ai été victime cet été (voir articles d’août), par un individu qui cherchait à me discréditer auprès du petit monde de l’alpaga. Mais monsieur J. peut manger son chapeau, parce que finalement son ignoble attaque a eu pour moi des conséquences plus que bénéfiques !
Bénéfiques tout d’abord par les soutiens que j’ai reçus et l’échec de ses manoeuvres.
Bénéfiques ensuite parce que ça a été pour moi un incroyable déclic pour réfléchir, prendre un recul salutaire et envisager cette décennie qui commence de manière différente et, bizarrement, avec une sérénité retrouvée ! J’étais profondément découragée et décidée à arrêter l’élevage sous 2 ou 3 ans pour quitter ce milieu de faux-semblants, d’hypocrisie, les pseudo-éleveurs pour qui le bien-être animal qui n’est qu’un discours sans substance, ou d’autres qui ne pensent qu’au fric et à leur réputation. Mais à présent mes objectifs ont changé… Merci monsieur J., votre méchanceté, finalement, m’a été bien utile. C’est plutôt ironique, non ?  😉

Je poursuis tout de même la réduction de taille de mon cheptel, afin de diminuer ma charge de travail physique et me dégager du temps pour les stages et la laine, mais je suis remotivée pour maintenir l’élevage (sauf si la vie me contraint à d’autres choix). Il y a aussi dans ce milieu des gens bien, des éleveurs consciencieux, des personnes sincères et motivées, et je vais continuer à me battre à leurs côtés pour le bien-être de nos chers alpagas. Je vais continuer à transmettre – avec mes moyens et à ma façon – mes compétences et connaissances acquises au fil des années, c’est une richesse dont je suis fière.

C’est grisant de pouvoir penser, dire et écrire cela librement, c’est comme si une charge mentale s’était envolée, tout est clair désormais pour moi ! La bave de certains va sans doute continuer à couler à flot, mais désormais je les ignore et les ignorerai, pour me consacrer sereinement à ce que je crois être bien et pouvoir faire bien, en toute transparence et honnêteté 😉
Finalement la soixantaine a du bon 🙂

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