Quelques mots sur la gestion des femelles au sein d’un élevage :
Choisir parmi les femelles celles que l’on garde et celles que l’on propose à la vente n’est pas simple : il faut déterminer des orientations d’élevage dont on ne verra les effets que dans 3 ou 4 ans et faire des choix en conséquences. Mais en plus, avec les alpagas, l’affect a un impact très fort sur nos décisions : il y a certaines femelles qu’on « ne peut pas » vendre 😉  Pas forcément les plus belles ou les meilleures, mais celles avec lesquelles la relation est particulièrement forte, ou qui ont une histoire particulière qui nous interdit moralement de nous en séparer…
Et contrairement à ce que les gens pensent souvent, un éleveur ne propose pas à la vente que les femelles « dont il ne veut pas », pour plusieurs raisons :
   – parce qu’il faut apporter du sang nouveau dans l’élevage, et donc se résoudre à vendre les crias femelles issues des courants de sang les plus présents dans l’élevage, même quand elles sont très prometteuses
   – parce qu’il faut faire des choix pour continuer le travail d’amélioration dans la direction choisie (tous les éleveurs n’ont pas les mêmes objectifs)… 
   – et parce que c’est important aussi de vendre de très bons animaux pour faire connaître la qualité de l’élevage !
L’essentiel est d’être honnête avec l’acheteur et de fixer les prix en fonction de la qualité réelle de chaque alpaga.
Pour tout dire la phase que je vis actuellement, avec la réduction de l’élevage commencée fin 2024, est particulièrement difficile, parce que je me retrouve à proposer à la vente certaines des femelles que je m’étais jurée de garder 🙁  Et c’est déchirant. Mais d’ici 3 ans je ne ferai plus de naissances, et si je compte bien garder avec moi un petit groupe formé de mes doyennes et d’une poignée de mes chouchoutes, il ne me sera pas possible de garder tous mes coups de coeur.