LA TONTE

LA TONTE DES PETITS CAMÉLIDÉS

SULTAN – tonte 2024

Lamas et alpagas doivent impérativement être tondus une fois par an, avant la chaleur estivale (sauf les lamas classiques et les animaux de type suri qui peuvent être tondus moins souvent).

La tonte des petits camélidés ne ressemble en rien à la tonte des moutons : leur fibre sèche est plus délicate à tondre que les fibres grasses, et il est impossible de les « asseoir » comme les moutons. Ils sont tondus debout (pour les animaux bien éduqués, surtout les lamas), ou allongés en contention.

Des tondeurs spécialisés sillonnent la France d’avril à juin pour répondre à la demande des éleveurs et des particuliers, mais apprendre à tondre soi-même est une excellente solution pour être autonome, ou pour pouvoir intervenir en cas de besoin avant ou après le passage du tondeur.

Retrouvez les outils de tonte sur cette page

  • Elevage KerLALA TONTE DES LAMAS :

Les lamas classiques ont une toison primitive faite de poil de garde et de sous-poil : un bon brossage régulier permet  d’éliminer les fibres mortes et la bourre, la tonte n’est pas indispensable.

Les lamas lainés doivent être tondus chaque année. On peut choisir de ne faire que le buste (dos, flanc, ventre) une année sur deux, pour le « look ».

La tonte a lieu debout avec des lamas bien éduqués. Soit avec de bons ciseaux, si on n’a pas de tondeuse (je l’ai fait ainsi pendant des années), soit à la tondeuse pour un résultat plus esthétique.

Vidéo ci-dessous : détails de la tonte aux ciseaux (tonte de Laska, juin 2016) :

  • LA TONTE DES ALPAGAS

Le plus souvent les alpagas sont entravés et couchés pour la tonte, car ils ont un fort influx nerveux et des mouvements  très brusques : cette contention permet de prélever la toison sans l’abîmer, mais aussi de protéger le tondeur et ses assistants, ainsi que l’animal lui-même, des risques de blessure.

L’alpaga est couché en contention sur un tapis. Tout se fait dans le calme et la douceur, pour réduire le stress au maximum.

La tonte prend entre 15 et 20 minutes. On en profite pour tailler les ongles, faire les dents, inspecter l’animal pour vérifier l’absence de tiques ou de problème dermatologique.

Je ne fais ni vermifuge ni vaccin pendant la tonte, il est prouvé que le stress induit réduit leur efficacité.

Il suffit de voir l’alpaga fraîchement tondu venir flairer le tondeur pour comprendre que l’animal ne garde pas un trop mauvais souvenir de son expérience.

La tonte d’une femelle gestante :

L’état de gestation avancée n’est pas un obstacle majeur à la tonte, il faut simplement redoubler de douceur et prendre les plus grandes précautions dans les manipulations et lors du passage de la tondeuse sur le ventre.
Toutefois j’ai eu à 2 reprises des naissances un peu compliquées provoquées par la tonte, donc désormais pour les femelles qui sont en gestation très avancée lors de la venue du tondeur, je reporte la tonte : je les tonds moi-même après la mise-bas.

La tonte précoce des crias : c’est une pratique de plus en plus courante, j’y consacrerai une page bientôt

Quid de la tonte debout avec les alpagas ?

La tonte couchée, avec les photos hors-contexte diffusées maladroitement sur les réseaux sociaux, provoque souvent des réactions indignées de la part des néophytes : elle est vue comme une torture, et est un des arguments utilisés par certains extrémistes pour condamner la laine d’alpaga !
Pourtant avec un animal difficile il vaut mieux une tonte en contention qu’une tonte debout, qui est alors dangereuse pour l’alpaga comme pour les humains autour, je peux vous l’assurer. Si elle est pratiquée avec douceur et respect de l’animal, la contention est une contrainte momentanée, pas une torture.
Cependant un courant très fort de tonte debout nous arrive de nos voisins à l’Est (Allemagne, Belgique..), et c’est très intéressant. Peu de tondeurs sont encore formés pour cela, mais la tendance va aller croissante, j’en suis sûre. La tonte debout est courante pour les lamas, elle va à mon sens le devenir de plus en plus pour les alpagas, et c’est une bonne chose.

TOUNDRA – tonte debout, 11 mai 2024

Pour ma part j’ai toujours tondu mes lamas debout, et je le fais de plus en plus souvent avec les alpagas.
Ce printemps 2024, j’ai tondu 8 femelles debout, parfois seule, parfois avec de l’aide. Le bilan est clair : avec certains animaux, cela ne pose aucun problème. Avec d’autres, il faut se résoudre au couchage à un certain stade du travail, car les mouvements de défense de certains alpagas quand on arrive au ventre ou au pattes peuvent être très dangereux, et désensibiliser correctement un troupeau entier est assez peu réalisable en élevage. Par contre quand si n’avez que quelques alpagas pour le loisir, surtout prenez le temps de le faire, c’est tellement satisfaisant de ne pas avoir à coucher l’alpaga, et c’est un moment de complicité de tondre debout un alpaga qui se laisse faire en confiance !

Le résultat de la tonte debout est certes moins esthétique que celui que l’on obtient avec une tonte couchée faite par un bon tondeur, et la toison est partiellement dégradée (ce qui pose tout de même souci quand une partie du revenu de l’élevage vient de la vente des bonnes toisons).
C’est assez délicat, même debout et même avec un alpaga en confiance, de tondre seule : il faut à la fois garder un contact permanent avec l’animal d’une main, tondre de la deuxième main… et récupérer la toison qui tombe avec les autres mains !… J’ai beau refaire le compte, il manque des mains pour faire du bon travail et récupérer une toison en bon état !

Les soins associés à la tonte :

La taille des onglons
La position couchée de l’animal facilite l’examen des ongles et leur taille soignée, avec un sécateur de bonne qualité.

Le limage des dents

Les incisives des alpagas, au nombre de 6, et uniquement sur la mâchoire inférieure, poussent en continu (adaptation de l’espèce aux conditions de vie sur les hauts plateaux andins) : il faut donc vérifier leur bonne usure, qui n’est pas garantie avec les modes de vie et d’alimentation offertes dans nos régions), et si nécessaire les limer.
C’est une intervention non douloureuse, la partie haute des dents n’étant pas innervée, mais elle doit être pratiquée avec doigté pour la manipulation de l’alpaga d’une part (il n’aime pas ça, c’est logique), et pour ne pas casser ni trop faire chauffer une dent, il en résulterait un possible abcès, compliqué à soigner chez l’alpaga.

Pour les mâles entiers, il est indispensable de limer également les crocs de combat : 4 canines (2 en haut, 2 en bas) et 2 incisives en haut. Car les blessures peuvent être graves lors des rixes entre mâles (oreilles déchirées, testicules arrachées…).

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Articles récents

Réflexion d’automne

Ce bel été indien, venteux mais lumineux, est propice à la réflexion.
Même depuis ma ferme perdue au fond de la campagne, je ressens et subis, comme tout le monde, les sursauts et les aberrations de ce monde malade qui s’agite. Est-ce le fait d’avoir fêté (?) mes 60 ans cet été qui me conduit à me sentir de plus en plus déconnectée de cette société qui semble foncer droit dans le mur ? Jamais je n’ai été aussi soulagée d’avoir pris mes distances avec ma « vie d’avant », d’avoir adopté un quotidien simple et frugal, au milieu des animaux et à leur service, dans une relative autonomie et surtout une indépendance de gestion de mon temps et de mes décisions – même si, en contrepartie, je rame au quotidien et ne peux plus depuis des années m’offrir le luxe de ces loisirs que j’aimais autrefois (randonner, voyager, découvrir…). Et même si, hélas, des liens familiaux et amicaux se sont trouvés fortement distendus (mais d’autres se sont créés).

Il m’a fallu arriver à cette 6e décennie réaliser à quel point mon mode de vie, malgré ses difficultés et ses incertitudes, correspond à mes aspirations profondes, et que vouloir en changer, comme j’y songeais encore il y a peu, n’a pas de sens, si ce n’est répondre à un découragement en bonne partie insufflé par d’autres !
Avoir une autonomie de vie, de pensée et d’action au quotidien, c’est un luxe qui n’a pas de prix. Ça déplaît forcément à certains, en témoigne la méchante diffamation publique dont j’ai été victime cet été (voir articles d’août), par un individu qui cherchait à me discréditer auprès du petit monde de l’alpaga. Mais monsieur J. peut manger son chapeau, parce que finalement son ignoble attaque a eu pour moi des conséquences plus que bénéfiques !
Bénéfiques tout d’abord par les soutiens que j’ai reçus et l’échec de ses manoeuvres.
Bénéfiques ensuite parce que ça a été pour moi un incroyable déclic pour réfléchir, prendre un recul salutaire et envisager cette décennie qui commence de manière différente et, bizarrement, avec une sérénité retrouvée ! J’étais profondément découragée et décidée à arrêter l’élevage sous 2 ou 3 ans pour quitter ce milieu de faux-semblants, d’hypocrisie, les pseudo-éleveurs pour qui le bien-être animal qui n’est qu’un discours sans substance, ou d’autres qui ne pensent qu’au fric et à leur réputation. Mais à présent mes objectifs ont changé… Merci monsieur J., votre méchanceté, finalement, m’a été bien utile. C’est plutôt ironique, non ?  😉

Je poursuis tout de même la réduction de taille de mon cheptel, afin de diminuer ma charge de travail physique et me dégager du temps pour les stages et la laine, mais je suis remotivée pour maintenir l’élevage (sauf si la vie me contraint à d’autres choix). Il y a aussi dans ce milieu des gens bien, des éleveurs consciencieux, des personnes sincères et motivées, et je vais continuer à me battre à leurs côtés pour le bien-être de nos chers alpagas. Je vais continuer à transmettre – avec mes moyens et à ma façon – mes compétences et connaissances acquises au fil des années, c’est une richesse dont je suis fière.

C’est grisant de pouvoir penser, dire et écrire cela librement, c’est comme si une charge mentale s’était envolée, tout est clair désormais pour moi ! La bave de certains va sans doute continuer à couler à flot, mais désormais je les ignore et les ignorerai, pour me consacrer sereinement à ce que je crois être bien et pouvoir faire bien, en toute transparence et honnêteté 😉
Finalement la soixantaine a du bon 🙂

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