Je n’arrive pas à croire que je suis restée plus de 2 mois sans écrire d’article pour ce blog d’actualités de KerLA 🙁
Maintenant que les naissances sont terminées, ainsi que la série intensive des stages de septembre, je peux prendre un peu de recul et réfléchir à la situation.
J’avais des travaux prévus sur la ferme en octobre (afin d’aménager un peu mieux la cour et le tour des bâtiments, et accueillir les visiteurs dans un écrin moins rustique). Mais l’entrepreneur qui s’était engagé me laisse tomber : comme d’habitude les petits clients, qui servent de bouche-trou dans le planning, sont aussi ceux qu’on jette dès qu’un chantier plus intéressant se présente, sans se soucier des conséquences pour leur activité…
Heureusement que je n’avais pas démonté toutes les clôtures pour l’accès des machines, comme je devais le faire pour le début des travaux cette semaine ! J’ai eu le nez creux, j’ai trop l’habitude de ces comportements.
Mais il n’en reste pas moins que je me retrouve une fois de plus seule avec mes deux mains et mes maigres outils pour assurer les aménagements de ma ferme et ses 15 hectares. Trouver des entrepreneurs pour faire des travaux est un vrai parcours du combattant, et trouver un salarié en TESA, n’en parlons pas !
A deux, ou avec un peu de soutien extérieur, ce serait formidable développer le potentiel de cette ferme qui est incroyablement fonctionnelle pour ce type d’élevage (c’était la raison de mon coup de coeur début 2012).
Mais, seule, ça devient très, très dur au quotidien. Car après plus de 10 ans de fonctionnement, des aménagements sont inévitablement à refaire : les poteaux de clôtures s’abîment en terre, les grillages cèdent, la terre et l’herbe reprennent leurs droits sur les zones terrassées de la cour et des paddocks, etc. C’est comme une nouvelle installation, mais avec 10 ans de plus, et moins d’enthousiasme et d’énergie, forcément…
Si la vie de l’élevage est intense, que les stages tournent bien et que l’occupation ne manquent pas, je me pose de plus en plus souvent la question de la validité de mes choix, notamment de mon sacrifice de toute vie sociale, et de l’impossibilité de développer mes projets faute de moyens et de soutien familial et local.
Et mon envie de partir vers d’autres horizons grandit jour après jour…
Non que je veuille quitter mes alpagas, loin de là, je n’imagine pas d’autre vie à présent, mais être avec eux différemment, ça me tente… J’ai du mal à me couler dans ce monde de l’élevage fait de rivalités, d’hypocrisie à peine voilée, de lâchages de personnes qu’on prenaient pour des ami(e)s mais qui ne voyaient que leur intérêt… J’ai pris trop de gifles à cause de ma trop grande naïveté, ce mode de fonctionnement n’est pas le mien, et la solitude devient vraiment trop pesante pour tout encaisser.
Parfois je me prends à rêver d’une possibilité d’association sur un projet d’élevage différent, de développement de la laine, de tourisme, ici ou ailleurs… Mais trouver un(e) associé est loin d’être simple, surtout en élevage, et surtout à un âge mûr où on est moins souple sur beaucoup de choses, plus intransigeant (et quand il s’agit du bien-être des animaux, je ne fais pas de compromis…).
Alors que faire ?
Continuer mon petit bonhomme de chemin avec les moyens dont je dispose, aller tranquillement vers la retraite en continuant mon activité comme je la vis à présent, profiter de mes chers alpagas, vivre au milieu d’eux, continuer à en apprendre un maximum sur eux, pour les 6 ou 7 années à venir… Mais ça suppose de réussir à faire face à ces travaux pour lesquels je ne parviens pas à trouver d’artisans disponibles ni de coup de main…
Avoir recours au financement participatif, comme beaucoup ? Mais ce n’est pas du tout mon truc de quémander pour mon profit perso (ça me dépasse, cette mode actuelle). Et çà ça ne règlerait pas le problème de l’absence de main d’oeuvre et d’aide…
Le woofing ? Je n’ai pas d’hébergement à offrir pour le moment…
Céder l’élevage à un repreneur ? Pourquoi pas, si l’occasion se présente… Si, parmi ceux qui me lisent, se trouvent de futurs éleveurs d’alpagas qui recherchent à la fois un cheptel de qualité et une ferme parfaitement adaptée à l’élevage des petits camélidés, n’hésitez pas à me contacter.
En attendant, je vais réduire, progressivement, la taille de mon cheptel, et continuer à faire ce que j’aime, à le faire bien, saison après saison : élevage, formation et travail de la laine.
De bons animaux seront disponibles en 2023 pour des éleveurs sérieux et surtout soucieux d’éthique
N’hésitez pas là aussi à me contacter si vous êtes intéressés.