FILAGE DE LA LAINE

LE FILAGE DE LA LAINE

Le filage est l’étape magique qui transforme la fibre en laine :  création d’un fil dont l’épaisseur, la régularité, le gonflant et la torsion sont modulés par la technique du fileur et le matériel utilisé.

Le filage peut se faire au fuseau ou au rouet.

LE FUSEAU :

Comme beaucoup de fileurs et fileuses, j’ai appris d’abord la technique millénaire du filage au fuseau, qui décompose le travail du fil en deux temps : la torsion puis l’enroulement.

Le fuseau, léger et maniable, peut être emporté partout et permet de filer dans les endroits les plus insolites.

J’utilise le fuseau dans mes formations pour enseigner le geste aux personnes qui débutent en filage, c’est un outil très utile, mais j’avoue ne plus guère l’utiliser pour produire des fils, pour cela je préfère largement le rouet.

LE ROUET

Démonstration de filage lors d’une manifestation – rouet Kiwi 2

Le rouet permet de créer le fil et de l’enrouler autour de la bobine dans le même mouvement, en pédalant.

Les modèles de rouets sont multiples. Ancien ou moderne, il faut en essayer plusieurs pour trouver celui qui convient le mieux pour ce que l’on souhaite faire. Une ou deux pédales, double entraînement ou simple entraînement (tension écossaise ou irlandaise), épinglier pour filage dentelle ou kit jumbo, types de ratios… Le choix d’un rouet suppose d’approfondir au préalable ses connaissances techniques.

Je dispose dans mon atelier, pour ma production de fil et pour les stages que j’anime, d’une dizaine de rouets. Mes visiteurs peuvent ainsi essayer différents modèles pour orienter leur choix d’achat : 

  • 6 rouets à simple entraînement et tension écossaise : le Kiwi 2, le Kiwi 3 et le Joy d’Ashford, le Fantasia de Kromski et 2 modèles du Bliss TT de Wool Makers
  • 3 rouets plus anciens à double entraînement et une pédale, opérationnels mais un peu plus difficiles à utiliser pour les débutants. Et le problème des rouets anciens de marque inconnue, c’est la difficulté pour se procurer des bobines complémentaires.
  • le rouet électronique Roberta, que j’utilise surtout pour les retors

LES TECHNIQUES DE FILAGE :

Il existe quasiment autant de techniques de filages que de fileurs et fileuses : chacun adapte la technique à son doigté, ses sensations, ses capacités, et également à ses objectifs : un fil gonflant (woolly) ne s’obtient pas de la même manière qu’un fil lisse (worsted), un fil d’art demande encore d’autres compétences.

Mais le principe de base du filage reste toujours le même : une main contrôle l’apport de fibre pour alimenter le fil, l’autre main contrôle la montée de la torsion en pinçant et relâchant alternativement le fil qui se crée.

Le fil simple est appelé célibataire. Ce fil peut être tricoté ainsi, mais il est assez fragile, c’est pourquoi le plus souvent on le retord, c’est à dire qu’on tord ensemble deux fils célibataires (ou davantage) pour obtenir un fil plus solide.

Pour le retors, la torsion se fait en sens inverse du sens utilisé pour filer, afin de ne pas ôter la torsion initiale de chaque fil. Par convention un fil simple est filé avec une torsion dans le sens des aiguilles d’une montre (torsion en Z), et le retord se fait dans le sens contraire (torsion en S).

Pour retordre, il suffit de positionner les bobines de fil célibataire sur un support appelé cantre . La plupart des rouets comportent un cantre intégré (deux tiges verticales utilisables pour le retord à deux brins), mais pour ma part je préfère retordre avec un cantre freiné (ou lazy kate) positionné en hauteur derrière moi : le déroulement des fils est plus simple à contrôler.

La bobine de fil (fil simple ou retordu) doit ensuite être mise en écheveau.

 

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TONTE 2025

La tonte 2025 a eu lieu exactement aux mêmes dates que l’an dernier : les 4 et 5 mai, ainsi que 6 mai au matin.
Merci à Pascal, tondeur émérite qui vient à KerLA depuis la création de l’élevage en 2012, et merci aux personnes venues donner un précieux coup de main pour ces journées intenses et essentielles à la vie de l’élevage : deux journées et demi pour tondre 66 alpagas (il me reste mes 4 retraitées à tondre debout, dès que la météo se sera améliorée).
66 alpagas tout graciles et élégants, débarrassés de leur lourde toison et heureux de sentir le soleil sur leur peau et de pouvoir se rouler et se gratter à loisir (ils ne s’en privent pas), bien que les fortes chaleurs se soient arrêtées juste la veille de la tonte : les deux premières nuits, il a même fallu calfeutrer soigneusement tout le monde dans les abris, le vent de nord-est était carrément glacial. Mais pas une goutte d’eau pendant ces journées, ni après, contrairement aux prévisions alarmantes qui m’avaient fait crainte de devoir tondre sous le déluge ! (une galère potentielle, puisqu’il faut que les toisons soient bien sèches pour ne pas être abîmées).

66 alpagas tondus, donc 66 sacs de toisons à trier !
Des jours et des jours de travail en perspective !

Je rappelle que la tonte annuelle est INDISPENSABLE au bien-être des alpagas : sans elle, ils peuvent mourir de stress de chaleur. Leur toison qui ne mue pas est le résultat d’une sélection par l’humain, et ils ne sont plus du tout aptes à vivre à l’état sauvage sans intervention humaine. Renseignez-vous avant de nous abreuver d’injures et de nous enjoindre de relâcher « ces pauvres alpagas » dans leurs montagnes (qu’ils n’ont jamais connues et où ils seraient bien incapables de survie seuls).
Oui la tonte couchée en contention peut apparaître comme une torture quand on regarde les photos. Mais pour récupérer une toison intacte, pour pouvoir faire les dents en toute sécurité, pour éviter au maximum le risque de blessures pour l’animal comme pour le tondeur, et aussi pour pouvoir tondre en un minimum de temps les dizaines d’animaux d’un élevage, il est souvent préférable de coucher les alpagas. Faite avec calme, douceur et adresse, la tonte couchée ne représente qu’un stress minimal et bref. Cette année, à KerLA, seuls 3 animaux ont protesté bruyamment (dont 2 femelles âgées coutumières du fait, par principe) ; sur 66 tondus, c’est peu.
Je pratique aussi la tonte debout avec les alpagas, comme je le faisais pour les lamas, mais à vrai dire les mouvements parfois très nerveux de certains animaux, et les risques de blessure qui y sont liés, me font vraiment préférer la tonte couchée.

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