Avec l’herbe d’automne abondante et les belles journées de cet été indien, les animaux sont au paradis, et les petits grandissent dans les meilleurs conditions possibles.
Quelques photos de mon petit monde…
Comme beaucoup d’éleveurs de petits camélidés, une de mes satisfactions était de savoir que mes animaux ne finiraient pas dans les assiettes…
Mais hélas les expériences pour introduire la viande de petits camélidés sur les étals d’Amérique du Nord, d’Océanie et même d’Europe, sont de plus en plus nombreuses. Créer une demande chez les consommateurs avides d’originalité est vu par certains éleveurs comme un moyen de redynamiser l’élevage des camélidés, pour assainir le marché et écouler les animaux devenus vieux ou inaptes à la reproduction, et tant qu’à faire en élever aussi juste pour leur viande…
Certes en Amérique latine, lamas et alpagas sont des animaux de la ferme depuis des millénaires : manger leur viande et utiliser leur peau semble aussi naturel que consommer du bovin ou du mouton chez nous. Est-ce une raison pour vouloir à tous prix introduire cette viande chez nous, où lamas et alpagas sont établis comme animaux de compagnie et de loisir ? Ah, oui, j’oubliais, la rentabilité économique, c’est le nerf de la guerre ! Mais j’ai beau être éleveur et souffrir moi aussi de la crise du secteur, je ne me sens pas prête à tout !
En Australie, gros centre de sélection et d’élevage, la consommation d’alpaga est devenu courante, http://mobile.abc.net.au/news/2013-04-05/alpaca-meat-demand/4611936.
Idem au Canada et aux USA de gros élevages n’hésitent pas à s’y mettre, arguant que pouvoir envoyer les alpagas à l’abattoir est le seul moyen de pérenniser l’activité, pronant les qualités de cette viande tout en affichant hypocritement leur « amour » de leurs animaux et leur souci d’un « abattage humain » respectueux de l’animal ! http://www.alpacafarmbc.com/index.php?option=com_content&view=article&id=68&Itemid=106 ou http://www.snowmassalpacas.com/alpaca-info/alpaca-meat.html . Et bien entendu la viande d’alpaga est la meilleure pour la santé, la plus goûteuse, la plus tendre, la plus riche en protéines et la plus pauvre en graisse. Ça tombe bien, c’est bon pour les affaires !
Voir cet article de journal, toujours en Australie, titrant « The cutest animals are the tastiers » (« les animaux les plus mignons sont ceux qui ont le meilleur goût ») à propos de la viande d’alpaga… C’est un concours de mauvais goût ? re-Beurk ! Recette de viande d’alpaga
Quant à ces annonces de peau d’alpaga sur le Bon Coin… Re-re-Beurk ! (le lien ne marche plus, j’en déduis que ces peaux ont été vendues, il y a de toutes façons certainement des amateurs de ce type de produits).
Andalouze la suri a pris son temps pour faire son bébé, mais l’attente valait le coup : hier une magnifique petite femelle grise, MANUKA, est venue clôturer la saison 2014 à KerLA.
Naissance sans problème, cria en pleine forme. Jolie toison grise très dense et douce : le papa est Maldoone, mon mâle huacaya. Pourquoi le croisement huacaya/suri ? Tout simplement parce que la saillie avec Picasso, le mâle suri, n’a jamais fonctionné ! Après 6 mois d’essais vains (d’avril à septembre), j’ai opté pour présenter Maldoone à Andalouze : ça a marché du premier coup ! Comme quoi, les sentiments…
Mercredi, j’ai eu droit à ma première dystocie, c’est-à-dire une mauvaise présentation du bébé à la naissance. Heureusement je surveillais de près ma femelle Bakara (la prudence est de mise avec les primipares), et j’ai très vite réalisé que quelque chose n’allait pas, quand la tête et le cou du bébé sont sortis, mais pas de trace des pattes…
J’ai rentré Bakara en urgence pour pouvoir l’examiner : les pattes du cria étaient complètement repliées sous lui. J’ai réussi à en déplier une partiellement, mais la femelle contrait mon travail en poussant, il me fallait de l’aide pour sauver le petit.
Heureusement le vétérinaire est arrivé très vite, quelques minutes de manipulation lui ont permis de sortir un cria haletant mais en pleine forme.
La maman est sous antibiotiques pour juguler le risque d’infection après cette intervention. Je croise les doigts pour que tout continue à bien aller, encore quelques jours de surveillance étroite à prévoir.
Le petit Mika est d’un beau blanc éclatant, mais on devine sur son dos des mèches beiges. Les gardera-t-il ? J’aimerais bien, mais l’avenir le dira !
Dimanche 24 août avait lieu le comice de St Denis d’Orques (Sarthe), avec sa foire des artisans. J’y avais un stand pour présenter la ferme de KerLA, ses animaux et ses laines.
L’alpaga KIWI et les lamas LASKA et KAHLAN, habitués maintenant des présentations au public, – mais toujours aussi flattés d’être l’objet d’autant d’attentions-, se sont volontiers prêtés aux photos, Laska poussant même l’obligeance jusqu’à se coucher le long des barrières pour que les gens puissent la caresser ! Un lama qui se laisse tripoter les oreilles par les passants, c’est inhabituel, mais Laska est vraiment spéciale !
La petite lama orpheline MEZCAL, était de la fête, afin d’avoir ses biberons à heures régulières pendant la journée. Elle s’est adaptée avec flegme à cette étrange et nouvelle situation !
Le stand était un peu en désordre, faute de temps pour l’aménager soigneusement, mais la journée a été riche en échanges et en rencontres, avec un temps idéal (du soleil mais pas trop chaud).
Aujourd’hui je me permets un petit coup de gueule.
Je suis référencée dans les Pages Jaunes comme éleveur d’animaux, avec une carte de visite présentant mon activité (service payant renouvelé chaque année).
La semaine dernière, je consulte ma page client. Douche froide : je découvre que le texte de la carte de visite n’est pas le mien, mais qu’il a été remanié de manière affligeante par une conseillère, sans mon autorisation bien sûr… Cette personne m’avait appelée en juillet, suite à mon renouvellement d’abonnement, et j’avais indiqué que je ne souhaitais pas modifier ma carte… Mais la dame, elle, a jugé que c’était nécessaire !
Résultat, pendant plusieurs semaines, un texte maladroit, bourré d’erreurs de syntaxe et de fautes d’orthographe a été en ligne à mon insu. J’ai ainsi appris que je propose des animaux « épucés » (nouveau type de camélidés, sans doute), avec « un très grande choix d’animaux dont vous pouvez choisir ceux aux robes variées » (sic)…
Et le comble : le service client ne peut m’assurer une modification immédiate : le délai de suppression de ce charabia peut aller jusqu’à 5 jours, m’a-t-on dit… A la date d’aujourd’hui, le début de ce texte stupide est toujours en ligne : ça commence avec élégance par « Est-ce que vous voulez acheter des lamas… ». Si on clique sur « lire la suite », c’est mon nouveau texte (formulé en urgence par téléphone la semaine dernière auprès du service client) qui s’affiche, avec deux belles fautes, pour faire bonne mesure… Je vais de ce pas essayer de supprimer ces erreurs, mais qui sait dans combien de temps ce sera mis en ligne… C’est beau la modernité !
Toutes mes excuses pour cette présentation estivale lamentable de mon activité… Je n’en suis pas responsable, mais les personnes qui l’ont lue ne le savaient pas, effet commercial assuré !
J’ai reçu un nouvel arrivage de mes toisons filées par la filature artisanale FVS :
Les toisons noires de GINETTE et de PRINCESS GIGI sont devenues un superbe fil deux brins (un cône pour aiguilles de 2.5 et un cône pour aiguilles de 4). Je mets ce fil en pelote à la demande (choisissez le poids ou la longueur de fil souhaités).
Les toisons blanches de TELULAH et TILLY ont été transformées pour partie en superbe fil banc 2 brins pour aiguilles de 2.5 / 3, et pour partie en écheveaux de lopi yarn (fil unique).
Je dispose également de très belle laine Mérinos cardée en ruban (laine des moutons Mérinos élevés à KerLA jusqu’à 2013). Poids à la demande.
Voir la page boutique pour plus de détails. Vous pourrez très bientôt télécharger le catalogue des laines sous format PdF.
Une nouvelle petite femelle ce 6 août : c’est une matinée pluvieuse, mais ma vieille RITA ne peut plus se retenir ; elle a gardé au chaud son bébé pendant presque 13 mois, un record ! L’attente valait le coup, car c’est une petite femelle fine et délicate, d’un joli marron mordoré étonnamment brillant avec des mèches en bataille, on dirait presque du suri ! Drôle de couleur avec un papa gris et une maman gris-rose, mais la nature a ses mystères…
En tous cas la jolie MÉLYSSE n’a pas le caractère distant et inquiet de maman, elle est curieuse et avide de découverte.
Après avoir été largement dominées – en nombre – par les mâles, les femelles semblent vouloir rattraper leur retard dans le compte des naissances : c’est un ex aequo chez les alpagas pour le moment. Suspense pour les dernières naissances à venir !
Fin juillet, la blanche huacaya TILLY (la plus belle toison du troupeau, elle est très fière de son titre) me donne les premiers signes de mise-bas en fin de matinée. J’avais longtemps douté de la réalité de sa gestation, et après deux échecs les années passées je craignais qu’elle ne soit stérile !
Naissance difficile pour un premier bébé : Tilly reste couchée en geignant de manière anormale, le col ne se dilate pas et elle saigne… Inquiétude grandissante. C’est la première fois que je fais appel au vétérinaire pour superviser une naissance, par crainte d’une dystocie… Mais le temps que le vétérinaire arrive, la petite MOUSSE est née, j’ai juste un peu aidé. La petite est toute blanche et frisée, craquante avec son médaillon marron clair sous le cou ! (Les taches orangées sur la toison, c’est de la teinture d’iode, qui sert à désinfecter le nombril : ça éclabousse facilement quand bébé s’agite un peu trop). !
Tout va bien.
Les naissances viennent redonner le sourire : le lendemain de la mort de Lilly, la belle alpaga suri JENNY s’est décidée à donner enfin naissance à son bébé, pour me consoler un peu : une jolie femelle marron foncée, baptisée MILLY en hommage à Lilly.
Cette demoiselle aura une toison originale puisque comme la précédente cria de Jenny, la petite exprime à la fois des caractères suri et huacayas, dont sa mère est porteuse (puisque Jenny est croisée suri/huacaya) : cela donne une très jolie fibre brillante, dense et très douce, plus longue que le huacaya pur, méchée par endroits.
Pour ne pas être en reste, GILLIAN a mis bas à son tour le lendemain : une superbe petite femelle grise, le portrait de papa MALDOONE, avec du kohl autour des yeux, très vive et sûre d’elle, prénommée MISTY.
Tristesse
L’élevage est fait de moments de joies et de petites satisfactions, mais aussi de moments de peines.
Le 11 juillet, ma belle et douce Lilly est morte, la tête dans mes bras, à 6h du matin, après une semaine de lutte contre une maladie brutale.
Ma Lilly est partie, mais elle me laisse en souvenir sa jolie petite cria brun foncé d’un mois, l’adorable Mezcal, que je nourris au biberon 5 à 6 fois par jour, jusqu’à l’automne.
Les lamas ont réussi le tir groupé cette année : 6 naissances, 6 femelles ! Cela va me faciliter le travail pour les sevrages.
Dimanche est donc née la petite dernière pour 2014 (chez les lamas, car ces dames alpagas se donnent encore des délais). En milieu de matinée, CARINA a mis au monde sans aide mais sous surveillance une adorable petite femelle blanche et noire, MAYA. La robe de la petite est amusante : on dirait qu’on a renversé un pot de peinture noire sur son arrière-train, avec des éclaboussures sur ses pattes et son nez.
Mercredi était la journée de la tonte annuelle. Un gros travail, effectué par Pascal, tondeur professionnel qui sillonne la France d’avril à août pour débarrasser nos chers petits camélidés de leur encombrante toison. Et avec la vague de chaleur actuelle, les animaux ont bien apprécié son intervention !
En tout 20 alpagas seulement ont eu droit à la tondeuse, puisque la plupart des suris ont le privilège de garder leur toison deux années de suite pour permettre à leurs longues mèches d’atteindre une longueur respectable. Mais même pour ceux qui gardent leur toison, passage obligé entre les mains de l’expert pour couper les ongles et faire les dents si nécessaire.
La technique de contention peut sembler barbare sur les photos, mais l’immobilisation est indispensable pour ne pas blesser les animaux, car la tondeuse glisse mal sur leur toison dépourvue de suint, et leur peau est fragile. En réalité les alpagas vivent plutôt bien ce passage obligé, et ne semblent pas en garder de mauvais souvenirs – même si sur le moment certains clament leur désapprobation : tout se fait dans le calme et en douceur, sans stress.
Je me réserve la tonte des lamas, que je fais aux ciseaux (juste le buste, pour qu’ils ne souffrent pas de la chaleur). Seul T’chaqo, le mâle reproducteur, a eu droit aux services de Pascal, parce qu’il fallait vérifier la pousse de ses dents de combat : limer ces crocs acérés dont disposent les mâles entiers est indispensable pour la sécurité des autres animaux, même avec un mâle gentil comme T’chaqo.
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Les lamas continuent sur leur lancée : uniquement des filles cette année!
Hier la belle Lilly s’est enfin décidée. Elle était tellement ronde que je la surveillais depuis plus de deux mois, ne sachant pas quelle saillie avait été fructueuse l’an dernier.
Et fidèle à elle-même Lilly a joué la discrète en donnant naissance à son tout premier cria à mon insu, puisque que MEZCAL venait juste de naître quand je suis entrée dans l’écurie à 7h30 le matin ! Une jolie petite femelle à la toison sombre et soyeuse, très calme et sereine malgré les longues heures nécessaires pour trouver la mamelle de maman hier.
Avec l’ouverture des visites en juillet et les premiers stages laine au mois d’août, c’est un nouveau pas qui est franchi dans le projet KerLA ! Deux ans de travaux acharnés ont été nécessaires pour y voir un peu plus clair dans le vaste chantier qu’était cette ferme mal entretenue, aux bâtiments à l’abandon pleins de malfaçons et aux terres en friche. Mais les efforts vont bientôt – j’espère – commencer à porter leurs fruits…
La réussite de mon programme d’élevage, avec les superbes crias de cette année et les premières ventes ces derniers mois, ont déjà marqué une première étape encourageante.
Merci en tous cas à tous ceux qui m’ont aidée, m’aident et me soutiennent dans ce projet, vous sans lesquels j’aurais peut-être baissé les bras !
Les visites de l’élevage commenceront comme prévu en juillet, mais les aménagements sont encore loin d’être terminés, je demanderai donc aux premiers visiteurs d’être indulgents !
La ferme sera ouverte aux visites à partir du samedi 12 juillet
Début des visites à 16h00 précises. Pensez à vous inscrire car le nombre de personnes par visites est limité à 15 (sauf groupes organisés).
D’autres horaires de visite sont possibles à la demande, et pour les groupes organisés. Merci de me contacter.
Deux nouvelles naissances chez les alpagas cette semaine, et encore deux petits mâles ! Les filles ont perdu l’avantage, il va falloir qu’elles se rattrapent sur les naissances qui restent !
Lundi, ma jolie huacaya grise GWEN a fait son tout premier cria à une heure beaucoup plus tardive que les autres : 17h30. Elle montrait un grand inconfort depuis plusieurs jours et je commençais à m’inquiéter sérieusement de l’état de santé du petit, plus encore quand les pattes du cria se sont présentées seules après un long travail. Très nerveuse et angoissée, Gwen a fini par accepter mon aide et j’ai réussi à faire sortir la tête du bébé. A partir de là, tout s’est bien passé : le petit MANDRAKE a été accueilli par tout le troupeau rassemblé sous l’auvent pour échapper à la chaleur lourde. C’est un beau petit bonhomme à la robe très sombre, sans un poil blanc : les deux parents étant gris, j’ose espérer que cette belle toison tournera au gris foncé. L’avenir le dira.
Mercredi matin, j’avais profité de la météo exécrable pour m’absenter, aucune naissance n’étant supposée se produire par un temps pareil… Mais la belle suri Zola avait décidé que c’était l’heure : à mon retour, j’ai trouvé à son côté, sous l’abri, un superbe petit mâle marron clair aux extrémités noires, en pleine forme, aussi grand et bien lainé qu’un cria d’une semaine ! Son méchage va faire concurrence à celui de ma cria noire MARVAILH, la petite de FAYE. Ce petit monsieur dynamique et déjà aventurier portera le nom de MAESTRO.
J’attendais avec impatience la naissance du premier cria de la plus belle de mes femelles, la superbe suri Zincala, dont la gestation est restée longtemps incertaine (après un avortement à 7 mois fin 2012).
Le petit MISTRAL est tout marron comme papa… Moi qui espérais une femelle avec la robe rare de maman, j’ai été un tout petit peu déçue, je dois l’avouer ! Mais tout s’est bien passé, c’est l’essentiel. Et ma Zinkie s’est tout de suite révélée très bonne mère. Si ce petit mâle a bien hérité de la finesse et de la densité des fibres de papa et maman, il va faire des malheurs !